Le comité de village et l'association culturelle Aït Ferrach, ont commémoré, samedi dernier, la bataille de «Tanaïmt» en date du 30 août 1957. Un peu d'histoire : Le 30 août 1957, un convoi de la 4e compagnie de l'armée coloniale subira une embuscade et des pertes qui seront les plus sévères en personnel et armement jamais consenties par le 27e B.C.A. En effet, un convoi de ravitaillement se fait accrocher, au lieudit «Tanaïmt», par un groupe de combattants de l'ALN, sur la piste reliant Bouzeguène à Houra, entre le lieu-dit «Carrefour des Généraux», autrement dit «Tabouchicht» et le village d'Aït Ferrach. Vingt-neuf gradés et chasseurs constituent le personnel de ce convoi sous les ordres d'un sergent-chef. Le dispositif des moudjahidine est échelonné sur 200 mètres environ, de chaque côté de la piste, sur un terrain accidenté, favorable à une embuscade contre un convoi. Dès le début de l'engagement, les combattants de l'ALN, armés en majorité d'armes de guerre, passent à l'assaut de la rame, appuyés par une forte base de feu constituée d'armes automatiques et de lance-grenades, installée sur les rochers escarpés bordant la piste au nord. Face à la gravité de la situation, l'alerte est lancée pour demander des renforts et l'intervention de l'aviation. Le combat est acharné. La grande confusion règne sur les lieux. La tactique des Moudjahidine est simple, couper les liaisons radios. L'officier qui porte des antennes est en effet, aussitôt tué. Au décompte final, selon Roger Henria, dans son ouvrage Les chasseurs de l'Akfadou, la 27e BCA a enregistré cinq tués sur place, tous des gradés, douze blessés. Mais fait plus grave, l'appel nominatif des membres du convoi fait ressortir la disparition d'un caporal-chef. Est-il mort, blessé ou prisonnier ? Il a été fait, en effet, prisonnier par les combattants de l'ALN qui se sont repliés, à la faveur de l'obscurité en emportant au moins huit armes automatiques récupérées sur les lieux. Lors de la conférence-débats organisée par des moudjahidine, les chouhada Amar Ath El-Hadj, Rachid Ath Bouqeba et Tahar Ath Ali ont été nommément cités comme faisant partie du groupe héroïque ayant perpétré cette embuscade meurtrière. Depuis, des actions de représailles ont été opérées par l'armée coloniale sur la population et plusieurs maisons du village Aït Ferrach ont été la cible de tires d'obus ou incendiées. A cette occasion, une cérémonie qui a regroupé tous les habitants du village et de nombreux invités, s'est déroulée, d'abord avec le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de Djamel Boukella, premier militaire tué par les terroristes, en 1992. Une autre cérémonie grandiose a été organisée sur les lieux de la bataille du 30 août 1957, dans une ambiance de recueillement et une pensée à tous les martyrs où qu'ils soient. Outre la conférence qui a été organisée dans l'après-midi, une fête a rassemblé les villageois, dans la soirée, au cours de laquelle il a été procédé à la récompense des lauréats des différents examens des cycles scolaires.