Combat n Le 30 août 1957 sur la piste reliant Bouzguène à Houra entre le «Carrefour des généraux», une embuscade a été tendue au convoi de la 4e Compagnie du 27e Bataillon des chasseurs alpins (BCA). Après le musée, l'association Aghendjour nous fait visiter la maison de la famille Yahoui. Celle-ci a joué un rôle important durant la guerre en offrant un refuge aux moudjahidine. «Après chaque opération dans les environs, les moudjahiddine venaient ici pour se reposer et se nourrir. Le colonel Amirouche y est souvent passé avec ses hommes», nous dit le président du comité de village. C'est aussi dans cette maison (voir photo) qu'un soldat français, capturé lors d'une grande opération à Tanaïmt, a été emmené avant d'être conduit ailleurs. Mais les villageois ignorent l'identité du Français capturé. On dit que c'était un «caporal», comme cité dans les chants des femmes. On dit aussi qu'il s'agissait d'un soldat. Nos recherches nous ont permis de recueillir plus de détails sur cette bataille. Le 30 août 1957 sur la piste reliant Bouzguène à Houra entre le «Carrefour des généraux», une embuscade a été tendue au convoi de la 4e Compagnie du 27e Bataillon des chasseurs alpins (BCA). Une centaine de moudjahidine équipés d'armes automatiques et de lance-grenades échelonnés sur 200 mètres des deux côtés de la piste sont cachés derrière des rochers. Couverts par leurs amis un groupe passe à l'assaut. «Le commandant de l'opération juge de la gravité de la situation et demande l'intervention de l'aviation.» D'impressionnants renforts ont été mobilisés. Selon des informations recoupées et recueillies auprès d'anciens maquisards, le poste militaire de Bouzguène dépêche ses éléments sur place, la CCAS y envoie deux sections en sus de deux autres qui rentraient du «bouclage d'une opération». «Le combat est acharné. Submergés, les éléments du convoi se replient vers le poste de Houra, à l'exception de l'équipage du half-track qui, malgré un incident de tir sur la 12,7 interdit aux moudjahidine, par le feu de ses armes individuelles, l'approche du véhicule ( …), la grande confusion régnant sur les lieux interdit un tir d'artillerie demandé par le chef de corps. «En outre, la mort du sergent chef abattu par les moudjahidine a privé l'armée coloniale de toute liaison radiophonique ; ce qui a désorganisé la défense des Français». Le même auteur précise que «9 blessés rejoignent par leurs propres moyens le poste de Houra, d'où ils ont été évacués par hélicoptère vers Tizi Ouzou» à l'appel nominatif des membres du convoi, un caporal-chef est absent. A-t-il été tué durant les combats ou a-t-il été fait prisonnier ? Le caporal chef Paul Bonhomme avait été capturé par les moudjahidine. Il avait été conduit dans un premier temps au refuge de Takoucht, témoignent encore les habitants de ce village.«Lors de la bataille de Tanaïmt, les moudjahidine avaient fait prisonnier un soldat français qu'ils ont ramené avec eux ici. Mais nous ignorons qui il était». Pendant ce temps, l'armée coloniale envoie des patrouilles à sa recherche qu'elle interrompt la nuit pour reprendre le lendemain. La quête de renseignements dans les villages des alentours est infructueuse. La population acquise à la Guerre de Libération est restée muette et insensible aux demandes et aux menaces des colons. Selon certains témoignages, ce dernier, considéré comme déserteur, l'armée française lance contre lui un mandat d'arrêt. Il a été ensuite envoyé en Tunisie.