Au cours de la visite de travail de deux jours, qu'il a effectuée dernièrement dans les Ziban, El Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, a insisté, partout où il s'est rendu, sur l'impérieuse nécessité de revoir totalement l'enseignement de la branche informatique « afin de ne répondre dorénavant qu'aux besoins chiffrés du marché local », et ce, malgré la forte demande dont fait l'objet cette formation auprès des jeunes des villes, et malgré l'inexplicable engouement qu'elle suscite notamment chez les filles comme chez les garçons vivant en milieu rural. Interrogé sur ce brusque revirement en matière pédagogique, le ministre dira : « Laissez-moi vous dire cela sans ambages, moi ce qui m'intéresse ce sont les débouchés ! Pourquoi doit-on continuer à former dans cette branche les jeunes de Chetma ou de Sidi Okba, alors que nous savons pertinemment qu'ils ne vont pas trouver du travail ni sur place ni ailleurs ? Moi, je préfère voir ces jeunes pourquoi pas des moins jeunes, s'initier à l'outil informatique dans nos centres, le soir, après le travail ». Le ministre qui venait de poser, dans une ambiance conviviale, la première pierre d'un amphi de 500 places, d'une bibliothèque et d'une médiathèque dans le cadre de l'extension de l'institut de Biskra, s'est, par contre réjoui de l'ouverture de spécialités nouvelles, tels le contrôle de qualité pour les TS, la formation de métreur vérificateur, en plus des spécialités contenues cette année dans les programmes comme l'électronique industriel, les métiers du froid et autres spécialités en adéquation avec la vocation agricole de la région des Ziban. Ce satisfecit du ministre de la Formation professionnelle ne l'a pas empêché cependant de répéter à l'envi et à toutes les étapes de sa visite : « Il faut que le secteur revienne à sa vocation première ! » Il a enjoint aux responsables locaux de privilégier les formations liées directement aux domaines de l'environnement, du machinisme agricole, de son entretien et de son dépannage, sans oublier bien sûr les métiers manuels du bâtiment, des travaux publics, et ceux de l'artisanat et du tourisme. S'agissant des sections détachées en milieu carcéral (pour former les pensionnaires en vue de leur réinsertion dans la société) comme les sections implantées en milieu rural, - 20 réparties entre10 APC, selon S. Benbrahim, directeur de la formation - le ministre a promis, entre autres, de pourvoir les 82 postes budgétaires manquants afin que les 13 établissements et les 3 annexes, dont dispose le secteur de la formation professionnelle dans les Ziban puissent fonctionner avec des formateurs confirmés. Au terme de son périple, le ministre confiera à El Watan qu'il repart satisfait de ce qui se fait à Biksra, et de citer à titre d'exemple, le partenariat initié par la direction de la formation avec le monde du travail. Il s'agit en l'occurrence d'Enicab, la câblerie de Biskra que le ministre a visitée et qui malgré une concurrence déloyale continue à relever les défis, à croire en l'avenir et à se vouer à la formation des jeunes. En effet, comme à l'accoutumée, une convention - cadre régissant l'organisation de stages pratiques en entreprise a été signée : les agents de maîtrise de l'Enicab parrainent donc cette année, 53 apprentis dans 2 spécialités : câblerie et électromécanique ; ils s'occupent aussi de stages ordinaires de perfectionnement et de recyclage à la carte, ciblant les personnels d'exécution. Enfin, il ne faut pas oublier que l'encadrement de haut niveau d'Enicab facilite par ailleurs la tâche des étudiants en post-graduation de l'université Mohamed Khider de Biskra, et d'autres chercheurs ayant choisi comme objet d'étude un des aspects pratiques du monde du travail.