Encore un recul inquiétant des prix du pétrole en ces premiers jours de l'année. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mars a été cédé hier à 53,10 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres. Un niveau en baisse de 70 cents, par rapport à la clôture de mardi soir, expliquant la frilosité des investisseurs face au ralentissement de la croissance mondiale qui entraîne une faible demande sur l'or noir. Le light sweet crude a, quant à lui, perdu 53 cents et s'échange à 44,88 dollars sur le New York Mercantile Echange. Les cours demeurent à un bas niveau et s'éloignent difficilement de leur plus bas atteint à la fin décembre 2018 qui était de 49,93 dollars pour le brent et 42,36 dollars pour le WTI. La réduction de la production décidée par les pays de l'OPEP pour la livraison de janvier n'a pas encore eu un effet sur le marché, puisque le mois vient juste d'être entamé. Pour l'heure, le marché reste attentif aux signes de la faible croissance économique mondiale tiré vers le bas, notamment par l'activité baissière des manufactures chinoises. «Malgré une légère amélioration de la production, notamment du fait d'une baisse des nouvelles commandes, l'activité manufacturière s'est dégradée fin 2018», indique l'indice indépendant Caixin, en notant que c'est la première fois depuis mai 2017 que la santé du secteur se dégrade autant. Outre cet indice chinois, la production industrielle était en retrait en Asie le mois dernier, notamment en Corée du Sud, à Taïwan et en Malaisie. Cette régression de l'activité industrielle a directement impacté l'activité pétrolière, puisque la demande s'est essoufflée durant ce dernier mois. «En 2018, la Chine est devenue le premier importateur mondial d'or noir, ravissant ce titre aux Etats-Unis», selon les données de l'agence américaine d'information sur l'énergie. Malgré ces indicateurs, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al Mazrouei, reste optimiste pour l'année 2019. Au premier jour de l'année qui s'ouvre, le ministre émirati a affirmé sur son compte Twitter que le marché retrouvera son équilibre durant le premier trimestre de cette année. «Je reste optimiste quant à la réalisation d'un équilibre de marché au cours du premier trimestre de 2019», a-t-il indiqué en soulignant que la décision de l'OPEP et ses alliés de réduire la production aura bien un effet. Un avis qui rejoint celui exprimé par le ministre algérien de l'Energie, dimanche dernier à Alger, attestant que la décision de l'OPEP permettra au cours de l'année de hisser le niveau des prix et retrouver, pourquoi pas, un confortable 70 dollars. Un analyste chez PVM, Stephen Brennock, est quant à lui moins optimiste que ces ministres et estime que «même si l'OPEP baisse sa production plus qu'elle ne le prévoit pour l'instant, il va y avoir une surabondance de l'offre». L'OPEP et ses alliés dont la Russie avaient, pour rappel, décidé en décembre 2018 de diminuer de 1,2 million de barils/jour leur offre de pétrole sur le marché. Notons que le prix du baril de brent de la mer du Nord a dégringolé de 19,5% sur l'année écoulée, alors que le light sweet crude a baissé de 24,8% sur les 12 derniers mois. Une baisse des prix qui s'est accentuée depuis octobre dernier du fait de la hausse des niveaux de production américaine.