Un haut responsable de la banque d'affaires américaine, JP Morgan, prédit des prix du pétrole au plus bas si l'Opep ne maintient pas ses engagements de réduction de production pour toute l'année 2019. «Les prix de pétrole pourraient rester au plus bas pour longtemps, en évoluant autour de 55 dollars le baril cette année si l'Opep ne maintient pas ses engagements de réduction de production pour toute l'année 2019», a-t-il indiqué. L'Opep, estime pour sa part, Scott Darling chef du département Asie pacifique chez JP Morgan, cité par CNBC, aura besoin de reconduire au deuxième semestre la baisse de sa production pétrolière décidée en décembre pour faire décoller les prix, commente ce responsable chargé des investissements en gaz et pétrole dans l'Asie pacifique. «Avant la réunion de l'Opep en décembre, JP Morgan avait déclaré que si l'Organisation n'allait pas réduire de plus de 1,2 million de barils/jour, et c'est ce qu'elle a fait pour le premier semestre et non pas pour l'ensemble de l'année, nous pourrons s'acheminer vers notre scénario de prix bas qui est de 55 dollars pour 2019», a-t-il dit. Actuellement, a-t-il poursuivi, il existe autant de facteurs susceptibles de plomber les prix, citant en cela la faiblesse de la demande et les incertitudes pesant sur des membres de l'Opep quant au respect des engagements de réduction, y compris sur l'Arabie saoudite, le plus grand producteur de l'Organisation. «Au cours des derniers mois, l'Arabie saoudite a augmenté sa production de plus d'un million de barils/jour», a-t-il relevé. Le Royaume dont les exportations, fin 2018 étaient en nette baisse, a-t-il ajouté, vise, désormais, une réduction d'environ 900.000 barils qu'il compte opérer en deux mois seulement. «Confronté à des difficultés économiques, le royaume pétrolier est décidé à faire des efforts pour réduire l'offre d'or noir sur le marché mondial pour combler son déficit budgétaire», selon plusieurs analystes. Scot Darling estime que les risques géopolitiques dans certains pays comme le Venezuela pourraient donner un coup de pouce aux prix en 2019. «Les prix sont susceptibles d'être partiellement soutenus par les arrêts fréquents des infrastructures pétrolières vieillissantes», a-t-il observé encore. En 2018, les cours ont enregistré leur pire perte depuis 2015. Le brent a perdu 20% de sa valeur, alors que le Light Sweet Crude, référence américaine du brut, a terminé l'année en baisse de 25%. La volatilité des marchés boursiers, les facteurs géopolitiques et le ralentissement de la demande ont contribué au fort recul des prix. Mercredi dernier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé en hausse de 1,11 dollar ou 2,06% sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, à 54,91 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude, (WTI) pour le contrat de février a gagné 1,13 dollar ou 2,5% pour finir à 46,54 dollars. Pourtant, les cours du brut s'affichaient en baisse en cours d'échanges européens, minés par les données, décevantes, en provenance de la Chine où l'activité manufacturière s'était légèrement dégradée dans le pays fin 2018 notamment du fait d'une baisse des nouvelles commandes, selon l'indice indépendant Caixin.