Sur fond de crise des PME, insuffisamment représentées par trois associations patronales (le Forum des chefs d'entreprises, que je tiens à saluer, ayant exprimé son désaccord par son absence), la tripartite du 2 décembre 2009 n'a pas répondu aux attentes des gestionnaires. Les accords auxquels a abouti cette rencontre, même s'ils sont sur certains points les bienvenus, sont loin d'apporter les solutions attendues aux problèmes de fond dans lesquels se débattent désespérément les PME algériennes. L'outil de fabrication souffre d'arrêts de production en raison de contraintes d'approvisionnement, exacerbées par l'unicité du mode de payement (crédit documentaire) imposé par la loi de finances complémentaire et l'absence de soutien de l'Etat à la formation et à la mise à niveau des PME. L'outil de production, censé être rentabilisé par les compétences humaines, continuera de ce fait à souffrir de la pauvreté de cette même ressource. Notre conviction est que la tripartite aurait fait œuvre utile en inscrivant comme priorités la formation et le perfectionnement, conditions indispensables à l'accroissement des performances productives, à l'amélioration de la qualité et au gain de compétitivité. Ce qu'il était en droit d'être attendu de cette tripartite est l'expression d'un soutien effectif de l'Etat par des dispositions fiscales soutenues, à même d'accompagner les actions multiformes de formation et de mise à niveau permanentes mises en œuvre par les PME. Il était également souhaitable que la tripartite pose aux autorités concernées le problème de l'indispensable réexamen du cadre juridique relatif à l'aspect social, en proposant notamment la mise en place d'un tribunal des prud'hommes composé de manière significative par les différents partenaires sociaux. Dans ce même registre du cadre juridique, il y avait également, nous en sommes convaincus, nécessité de revoir les textes législatifs régissant les relations employeur-employé. En effet, en l'état actuel de la législation, l'entreprise est la plus souvent condamnée en première instance, ce qui ouvre le champ et encourage toutes les déperditions de l'employeur, en même temps que cela provoque la défiance de l'Etat vis-à-vis du recrutement et de la formation. Le relèvement du SNMG, qui n'embraye pas avec les impératifs de productivité du travail, risque, à l'évidence, de générer des inégalités entre employés, provoquer l'inflation (charges fixes) et l'absence, voire la régression de la productivité. La solution aux problèmes des PME réside, à notre sens, dans l'établissement de véritables règles du travail favorisant la croissance grâce, notamment, aux règles d'organisation favorables à la rentabilité et à la productivité du travail. Ce n'est qu'ainsi qu'on contribuera à créer une stimulation bénéfique à même d'améliorer sensiblement les rendements et de cueillir les fruits mérités de la croissance que sont les augmentations de salaire pour les travailleurs, les profits pour les entreprises, la création d'emplois et l'intensification des actions de formation et de perfectionnement. Les statistiques indiquent 300 000 employés touchés par une augmentation de salaire, cela est une bonne chose, il reste qu'il ne faut pas oublier les 15 ou 20% de chômeurs situés dans la tranche d'âge de 25 à 35 ans, auxquels rien n'est offert. La véritable solution consiste en la mise en place par l'Etat d'une politique d'emploi et de formation professionnelle au profit des PME avec, à la clé, des orientations claires et programmées. Ce n'est qu'à la faveur de la pertinence et de la cohérence des textes et décisions que l'Etat prendra à cet effet que l'on pourra espérer résorber une partie du chômage affectant surtout les jeunes. L'auteur est : (PDG de Dekorex-Novoplast)