Pendant que les autorités sanitaires algériennes prennent tout leur temps pour lancer la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1), la rumeur bat son plein sur Internet ou dans l'opinion publique sur les raisons de ce retard. La plus insistante met en cause le vaccin Arepanrix acquis par l'Algérie auprès de la filiale canadienne du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK). Et la preuve serait double : le rappel d'une quantité de doses de ce vaccin au Canada et le temps que prennent l'Institut Pasteur d'Algérie et le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques pour donner le quitus à ce vaccin fabriqué à Sainte-Foy, dans la province du Québec où résident la majorité des Algériens du Canada. Rien de plus faux a affirmé à El Watan la porte-parole de GSK Canada. « A ce jour, quelque 23,5 millions de doses d'Arepanrix ont été distribuées au Canada et, dans l'ensemble, la fréquence des cas de réactions allergiques graves après la vaccination est inférieure à 1 cas sur 100 000 doses. Ce taux ne dépasse pas ceux généralement signalés avec d'autres vaccins », a-t-elle expliqué à El Watan. Se voulant rassurante, elle a ajouté que « la vaste majorité des effets indésirables soupçonnés signalés jusqu'à présent en lien avec le vaccin correspondent aux signes et aux symptômes d'effets secondaires connus figurant dans les renseignements officiels sur le produit. Les effets secondaires les plus courants sont les suivants : douleur au point d'injection, céphalées, fatigue, douleurs musculaires ou articulaires ». La porte-parole de GSK Canada a tenu à apporter quelques précisions à propos de l'épisode du « retrait » volontaire par GSK d'un lot d'Arepanrix (172 000 doses) au Canada. Gsk avait pris cette mesure le 18 novembre dernier « en raison d'un taux de réactions allergiques graves (anaphylaxie) plus élevé que prévu en lien avec ce lot comparativement aux autres lots. On n'a pas fait état d'observations semblables avec les vaccins des autres lots. Par conséquent, aucun autre lot n'est touché par cette rétention volontaire », a-t-elle expliqué, usant des mêmes propos que lors de la dernière sortie médiatique de GSK en novembre dernier. La porte-parole de GSK a ajouté à El Watan que « Santé Canada, l'agence de santé publique du Canada, ainsi que GSK sont en train de mener les analyses et investigations nécessaires » mais que « les résultats ne sont pas encore connus ». A propos de la quantité de doses commandées par l'Algérie, elle a refusé de donner des détails. « Les informations relatives à nos contrats avec tel ou tel gouvernement sont confidentielles », a-t-elle argué. Au Canada, pour une population de 34 millions d'habitants, plus de 24 millions de doses de vaccins de GSK (Arepanrix et un autre, sans adjuvant) et, à une moindre mesure, de Panvax (du fabricant australien CSL) ont été distribuées. Un peu plus du tiers de la population canadienne a été vaccinée. Dans la province de Québec, sur une population de 7,5 millions d'habitants, 4,3 millions ont été vaccinés jusqu'à la dernière semaine. « Au 12 décembre, un total de 4995 effets secondaires ont été signalés aux autorités responsables des programmes provinciaux et territoriaux de vaccination. De ce nombre, 155 cas répondaient à un ou à plusieurs des critères requis pour être considérés comme graves. Les cas d'effets secondaires graves comprennent 94 cas d'anaphylaxie », annonce l'agence canadienne sur son site Internet. En Algérie, selon le ministre de la Santé, Saïd Barkat, 1 310 000 doses de vaccins sont disponibles sur une commande de près de 20 millions de doses. La grande inconnue reste bien sûr la date du début de l'opération de vaccination de la population.