Incendie accidentel ou criminel, toujours est-il que cette déchetterie est fermée depuis une dizaine de jours par les habitants des villages environnants. Elle est toujours sous surveillance, précise Madjid Kadi, le P/APC de Tichy, qui a mobilisé pour la circonstance le camion citerne du parc communal qui arrose le lieu à longueur de journée pour tenter de circonscrire l'incendie. Mais à Vou-Tahar, l'endroit où se situe cette décharge, le foyer est en surface mais aussi en profondeur, ce qui nécessitera, toujours selon le P/APC, d'essayer d'éteindre ce feu par la méthode de l'étouffement en déversant sur le brasier des camions de sable. Les riverains de cette décharge, eux, n'en démordent pas. «Celle-ci restera fermée tant que les autorités locales ou de wilaya n'auront pas trouvé une solution à ce problème qui nous empoisonne la vie», nous dit-on. Ils craignent en effet que leur santé ne soit impactée par la proximité de cette déchetterie à ciel ouvert, dont les détritus, selon des spécialistes, sont riches en produits du chlore (pvc notamment), connu pour émettre en brûlant des dioxines et furanes en quantité importante (environ dix fois plus qu'un feu de broussaille ou de sous-bois de mer). Bien qu'une solution fut préconisée il y a quelques années par l'administration pour implanter dans le cadre du plan d'aménagement et d'urbanisme un centre d'enfouissement technique qui serait situé sur une zone déboisée partagée par les communes de Tichy et Boukhelifa, l'ancien P/APC de celle-ci s'était heurté au refus catégorique des villageois de la région qui ne voulaient pas entendre d'un tel projet chez eux. Toujours est-il que la fermeture actuelle de cette décharge pose un sérieux problème aux élus locaux pour la gestion des déchets ménagers et le commun des Tichissois ne sait toujours pas où ceux-ci sont évacués. A cette question, le P/APC a répondu à son corps défendant et quelque peu gêné : «là où on peut».