Cette terre très fertile, où l'on pouvait autrefois planter la pomme de terre et humer les senteurs des orangers, s'est transformée en une décharge publique autorisée par les autorités locales puisque les camions utilisés dans le ramassage des ordures y viennent déverser toutes sortes de détritus. Et pas seulement les déchets de la commune, comme le fera savoir le P/APC M. Hammadi Zedigha. « Les communes limitrophes à l'instar de Rouiba, Dar El Beida et autres y viennent déverser leurs ordures de nuit surtout profitant de l'obscurité et de l'absence des gardiens. Ces communes confient le ramassage des ordures ménagères à des privés qui cherchent toujours un lieu de déversement en dehors de leur commune. Parfois, il déversent carrément sur les bords de route », explique-t-il. Même si elle est autorisée, cette décharge ne répond à aucune norme et s'apparente plutôt à une décharge sauvage. « Les déchets ménagers et tous les produits pourris des commerçants s'accumulent tous les jours jusqu'à constituer des montagnes visibles de loin. Et lorsque ces déchets sont brûlés volontairement ou spontanément, des odeurs nauséabondes se dégagent à couper le souffle. L'air devient irrespirable, cela souille même les habits que l'on porte ou que l'on étale pour sécher », témoigne un ancien habitant de la ville pour qui, cette dernière est devenue invivable. « Le site est totalement libre d'accès. Certains en profitent pour venir décharger leur matériel et débris de béton », témoigne pour sa part Ahmed. Pour juguler ces comportements, l'APC a fermé carrément l'accès en déposant des amas de terre sur le long de la route qui délimite la décharge. Cela n'a pas empêché toutefois les plus têtus à y jeter leur saleté. Pour l'instant, ce monticule géant qui offre un visage hideux ternissant l'image de toute une commune, fait partie du décor. Même si cette décharge est située un peu en retrait des habitations, à 1.500 m environ, ses effets arrivent à tous les quartiers et surtout à la salle omnisports sise à quelques encablures et où un terrain de footing est aménagé. D'ailleurs, les adeptes de footing ont abandonné leur sport favori à cause de ces désagréments. Certains citoyens sont embarrassés plus que d'autres en raison de la direction du vent et de la proximité de la décharge, c'est ainsi que les plus proches subissent de plein fouet les nuisances. Cette situation dure depuis longtemps accentuant davantage les nocivités d'autant que les quantités d'ordures ont plus que doublé avec les nouvelles constructions et donc les nouveaux résidants. Le risque sur la santé n'est pas à écarter comme le confirmera un médecin généraliste. « Les bébés, les enfants et les personnes asthmatiques sont les plus enclines à subir les effets nuisibles de la décharge avec l'incinération des déchets et l'émission du dioxine. Certains produits comme le goudron ou les résidus de pneu peuvent avoir de fâcheuses conséquences », dit-il. En effet, outre la clochardisation du paysage, cette décharge sauvage est dangereuse avec l'accumulation des déchets et l'émission de gaz toxiques qui sont aussi nocifs pour la faune et la flore que pour l'homme. Même les eaux et les sols environnants risquent de se retrouver pollués à la longue. Le CET : un projet en suspens Aux quatre coins du territoire de la commune, les dépotoirs sauvages dégradent le cadre de vie. L'incivisme des citoyens a atteint son paroxysme. Ils se débarrassent de leurs ordures ménagères en les jetant n'importe où et très souvent en les incinérant aggravant davantage les risques de pollution. Pour résoudre définitivement le problème qui a atteint un seuil intolérable, il a été décidé la réalisation d'un centre d'enfouissement technique mais le projet est toujours en suspens en raison de l'opposition des riverains du site devant accueillir ce CET qui s'étalera sur une superficie de 19 hectares. Une première tranche de 7 milliards de centimes, sur budget de wilaya, a été pourtant dégagée pour ce projet dont le lancement tarde à voir le jour. La campagne de sensibilisation organisée par les scouts et les autorités locales au profit des citoyens récalcitrants n'a pas abouti, selon le SG de l'APC. « La décision du lancement du projet revient maintenant au wali », dit-il. Le recours à la force publique pour faire aboutir ce projet n'est pas vu d'un bon œil par les autorités locales qui ne veulent pas attiser la contestation. Entre temps et en attendant la solution idoine, la commune croule sous les détritus. Les services de l'APC essayent tant bien que mal d'assurer le ramassage des ordures avec les moyens du bord soit deux bennes tasseuses et deux camions loués chez des privés de manière temporaire puisqu'il est attendu l'acquisition prochaine de deux autres bennes tasseuses. « L'appel d'offres est déjà lancé », a fait savoir le P/APC.