Le 9e Salon international de l'automobile, organisé annuellement par la Safex, a drainé comme à son habitude la grande foule. Il y avait les connaisseurs, les amoureux des belles voitures et les curieux qui sont venus découvrir de nouveaux modèles. Mais au-delà de cet aspect, ce salon se veut avant tout professionnel et le rendez-vous des grosses cylindrées. Par son importance, ce salon occupe la deuxième position derrière la Foire internationale d'Alger en termes d'affluence du grand public et des professionnels. Il constitue une opportunité de conquérir de nouvelles parts du marché algérien de l'automobile, toujours très porteur. Selon des chiffres en notre possession, il y a 3 027 445 véhicules immatriculés en Algérie, dont 1 775 263 de tourisme, 622 214 utilitaires (camionnettes), 303 416 camions, 48 531 tracteurs routiers et 47 419 autocars. 1 420 000 véhicules ont plus de 20 ans et 730 681 entre 15 et 20 ans, c'est dire la nécessité de renouveler le parc existant. Mais selon le premier responsable de Nissan-Algérie, « le marché algérien est un marché d'équipement et non de renouvellement classique ». Une aubaine pour les constructeurs représentés en Algérie et qui participent à ce salon pour marquer une présence, mais aussi pour remplir leur carnet de commandes. Ceux-ci n'hésitent pas à faire des promotions. « Nous avons constaté que les grandes opérations de vente se déroulent à l'occasion de ce salon. Le contact avec le public est direct, les voitures sont disponibles et la décision d'achat peut être prise sur place », constate le directeur de l'expansion commerciale à la Safex. Et ce détail n'a pas échappé aux constructeurs. Globalement, le salon donne une idée de la segmentation du marché. D'un côté, il y a les voitures françaises représentées par Renault et Peugeot et à un degré moindre Citroën. Ces marques tentent de glaner le maximum face à la concurrence asiatique. Renault aime bien participer au salon pour mettre en avant des véhicule d'images. Peugeot, lui, a trouvé un autre angle d'attaque : le design de ses Blue Box. Il veut se démarquer en montrant un nouveau paysage automobile mettant en valeur les spécificités de ses produits (valeur sûre, dynamisme, esthétique et innovation). Cependant, il a conscience qu'il faut plus que des mots et du charme pour accrocher le regard des visiteurs qui aiment bien comparer les offres, les prix et les services. Ainsi et pour mieux se rapprocher des clients, la majorité des constructeurs ont mis en ligne des sites internet. Une tendance qui commence à être lourde et il est fort à parier que l'effet d'entraînement fera des émules. D'un autre côté, il y a des marques qui menacent sérieusement les françaises, en l'occurrence les asiatiques. Toyota, par exemple, a investi énormément et a misé sur le marché Algérie à telle enseigne que ce constructeur commence à cueillir les fruits. Il est en troisième position, mais aspire - il le déclare ouvertement - à améliorer son score. Il en a les possibilités au regard de son ambition dévorante et de ses investissements. Hyundai a aussi la prétention de mieux faire. Ford veut aussi sa part du gâteau. Ses atouts sont convaincants : robustesse de ses voitures, sécurité accrue, proximité par le biais de ses agences et fiabilité. Lors du salon, il n'a pas lésiné sur les moyens : show à l'américaine, cadeaux et tombola pour décrocher des billets pour la finale de la Champions League le 25 mai à Istanbul avec prise en charge complète. Ce sont les petits présents qui font garder... le client. Le message décodé voudra dire ceci : nous ne sommes pas ici uniquement dans le but de vendre, mais Ford veut être une entreprise citoyenne. Dans un marché plein de promesses, la guerre des marques sera sans merci. La majorité des constructeurs rencontrée sur les stands est optimiste pour 2005. Trois arguments sont cités pour départager les prétendants : la performance des voitures, la nouveauté de la gamme et le souci permanent de repousser les limites de la sécurité automobile. D'autres ajoutent qu'il faut aussi investir sur la formation et l'amélioration du réseau de maintenance et de l'après-vente. Ce salon est aussi une occasion de faire le point sur la prévention routière et la sensibilisation aux dangers de l'excès de vitesse, alors que le nouveau code de la route est entré en vigueur dès le 1er mars. Ce salon veut refléter, plus que jamais, la diversité des tendances et l'immense effort que consentent les constructeurs pour répondre et satisfaire tous les goûts et toutes les bourses. L'esprit d'invention reste vivace dans la branche automobile et les avancées technologiques permettent de progresser.