Le dernier Salon international de l'Automobile d'Alger qui vient de se tenir à la Safex, a drainé une foule nombreuse. Un record d'affluence enregistré, selon les organisateurs qui, l'espace de onze jours, avaient peine à faire face à la ruée, notamment dans l'aire de stationnement saturée. Dès les alentours immédiats de la Safex, un carrousel de voitures engorgeait l'axe routier, à cause du Salon, devenu pour certains un pôle d'attraction et de distraction. Les visiteurs n'étaient pas seulement ceux —particuliers et entreprises commerciales— qui éprouvaient le besoin ou la nécessité de s'enquérir des nouveautés de labels de carrosse, proposées par les différents concessionnaires, dont les offres étaient loin d'être alléchantes. Mais chez nous, le Salon est synonyme de rush. L'essentiel, est que la manifestation attire le plus grand nombre de gens en quête de décompression. Au même titre d'ailleurs que le Salon du livre, celui de l'agroalimentaire ou de l'artisanat…Les « curieux » qui n'ont pas les moyens de s'adjuger une mécanique, ont tenu quand même à fouler le sol des zones du pavillon central du Salon. Tout simplement, parce que « le petit peuple n'a pas où aller se défouler », me susurre mon ami Kamel. A croire que les Salons donnent de la matière aux oisifs qui s'ennuient à cent sous de l'heure. L'on croyait aussi que tout le monde s'est juré de faire un saut aux Pins maritimes. Grands et petits, vieux et vieilles, salariés et chômeurs accouraient dans tous les sens. Ils paradaient dans l'aire d'exposition en donnant l'impression de se divertir dans une foire, voire une braderie. A défaut d'acquérir une quatre-roues, « il n'est pas interdit de venir se rincer les yeux », me lancent deux jeunes venus nourrir leurs rêves à l'ombre des griffes de voitures. Même la mère au foyer ne rate pas l'occase propice. Elle arpente l'enceinte, histoire de « tuer » le temps. Accompagnée de sa marmaille, elle casse la graine, dehors sur la pelouse, à l'ombre du saule pleureur.