«Cette décision est une violation flagrante du droit international et une agression flagrante contre le peuple sahraoui dans son entier et une contradiction, non seulement aux exigences de la légitimité internationale, mais aussi aux principes et aux objectifs déclarés du Forum de Crans Montana», a réagi le gouvernement sahraoui dans un communiqué. Rappelant que la ville de Dakhla est illégalement occupée depuis le 31 octobre 1975 par les forces militaires marocaines, le gouvernement sahraoui a affirmé qu'«il n'est pas raisonnable que le Forum justifie ce comportement dangereux par des illusions marocaines sur la question du Sahara occidental». Et d'ajouter que la question du Sahara occidental n'est «pas simplement un conflit africain traditionnel, mais une question internationale, suivie par le secrétaire général de l'ONU personnellement et discutée deux fois par an au moins par le Conseil de sécurité». Le dossier du Sahara occidental occupé figure, au sein de l'ONU, sur la liste des territoires non autonomes et donc éligible à l'application de la résolution 1514 portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés. «Dans une position étrange et injustifiée, le président de Crans Montana a déclaré en octobre dernier que le Forum tiendra sa session annuelle de 2015 à Dakhla, ville occupée illégalement par les forces militaires marocaines depuis 1975», a observé le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Décision «étrange» pour «récompenser» Rabat Le gouvernement de la RASD a ainsi demandé au FCM de contribuer, conformément à ses objectifs déclarés, au respect par le Maroc de la légitimité internationale permettant au peuple sahraoui de choisir librement son destin à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination libre et démocratique. Il a aussi indiqué que le Forum de Crans Montana et la communauté internationale «ne peuvent pas récompenser l'Etat d'occupation marocain pour ses violations du droit international et ne peuvent oublier la nature du conflit existant entre le royaume du Maroc et le peuple sahraoui à travers son représentant unique et légitime, le Front Polisario». Comme il a évoqué en la circonstance les obstacles dressés par Rabat face aux efforts de l'ONU et de l'Union africaine (UA) quant à régler le problème sahraoui, lequel relève du colonialisme. «Le Maroc affronte aujourd'hui les Nations Unies et l'Union africaine, entrave les efforts visant à trouver une solution au conflit au Sahara occidental et bloque le processus de négociations menées par le secrétaire général de l'ONU. Il empêche aussi l'envoyé personnel de Ban Ki-moon et son représentant spécial, Christopher Ross et Kim Bolduc, d'accomplir leurs missions», a-t-il indiqué. Rappelant que le Sahara occidental se trouve sous la responsabilité directe de l'ONU en tant que pays en attente de sa décolonisation, le gouvernement sahraoui a appelé la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour empêcher une nouvelle violation du droit international. Il lance aussi un appel à tous les pays, gouvernements, personnalités, institutions financières et organisations patronales à «ne pas participer au processus qui va représenter, malheureusement, une complicité honteuse avec la politique coloniale du Maroc qui cherche à légitimer son occupation militaire illégale, à travers l'implication des pays, des entreprises et des organisations internationales dans le pillage et l'exploitation illégale des richesses du peuple sahraoui».