Il y a quarante jours, nous quittait, presque dans l'anonymat, un homme de culture et un professionnel des médias, El Bahi Foudhala, à l'âge de 78 ans. Issu d'une grande famille de lettrés, El Bahi a vu le jour le 10 mars 1931, à Tarfet, près de Beni Ourtilane. Il a acquis le savoir auprès de son père, cheikh Saïd Abahloul, puis au sein de l'institut Ibn Badis de Constantine et enfin, au sein de la célèbre université de la Zitouna à Tunis. El Bahi a, dès son jeune âge, eu un penchant pour la communication. C'est donc tout naturellement qu'il choisira les médias pour faire passer ses messages. A la radio, il sera présentateur de journal, producteur et animateur d'émissions dont « l'histoire d'un martyr » et « histoires du réel », dont l'audience atteindra des pics en jetant des passerelles avec les auditeurs, de longues années durant. El Bahi a été membre de la commission de lecture, directeur de la radio régionale de Constantine et de celle de Tamanrasset. Comédien, El Bahi a joué dans plusieurs troupes ainsi que dans des films dont l'inoubliable, La nuit a peur du soleil. Il a joué pour la télé dans Zina et Handhalla. Il a été en outre producteur et présentateur de la rubrique « Histoires du réel » et de « Sabahiate ». Auteur de nombreux scénarii, El Bahi n'a ménagé aucun effort pour aider les jeunes talents qui lui témoignent aujourd'hui reconnaissance et gratitude. El Bahi a écrit des ouvrages comme L'heure a sonné, les mûres sauvages et a laissé en chantier Le Flambeau, Jugurtha qui est un projet de feuilleton, « histoires du réel », « L'histoire d'un martyr » et des dizaines de manuscrits en instance. Par ailleurs, El Bahi avait plusieurs projets avec la réalisateur Benamar Bakhti. La patrimoine qu'il a laissé est appréciable, à l'instar d'ailleurs du palmarès de ses frères tous décédés, Mohamed El Hassan, né en 1916, qui a été un cheikh respecté à la medersa, Mohamed Tahar (1918-2005), homme de théâtre et de radio de grande envergure et Abdelmalek (1920-1957) mort au champ d'honneur. A son fils Riad, à son épouse, à ses deux filles et à toute la famille Foudhala, nos sincères condoléances en priant Dieu d'accueillir le défunt en son vaste Paradis.