Scène n Le dramaturge, Badis Foudhala, est de retour sur les planches avec Sahara, une pièce écrite par son père, Tahar Foudhala, dans les années 1940 et présentée au début des années 1950. Lors d'une conférence de presse animée hier à la salle El-Mougar avant la présentation de la générale de sa pièce Sahara, Foudhala a précisé que «l'intérêt porté au patrimoine se veut un hommage à nos prédécesseurs qui se sont distingués par leur esprit créatif en réalisant des chefs-d'œuvre que la nouvelle génération se doit de découvrir». Badis Foudhala a expliqué le choix de cette œuvre réalisée par ses propres moyens avec l'aide de l'Office national de la culture et l'information (Onci) par «son désir de rendre un hommage posthume à son père et aussi pour la langue arabe classique de la pièce dotée d'une force dramatique et esthétique accessible au public». Il a ajouté dans ce sens que la pièce évoque une belle histoire d'amour et rend par la même occasion un hommage à la femme algérienne. S'agissant de son choix de l'arabe classique, Foudhala a précisé que seules les langues classiques ont ce pouvoir de véhiculer des dimensions esthétiques et poétiques. Il a, dans ce contexte, critiqué le courant paru dans les années 1970 en Algérie appelant à l'usage de la «langue dialectale» sous prétexte que c'est la langue que tout le monde comprend, soulignant que les choses ont changé vu le succès que connaissent les feuilletons doublés auprès du public. Par ailleurs, M. Foudhala a critiqué certaines œuvres théâtrales algériennes qui «n'obéissent pas aux règles de l'art» réduisant le quatrième art à «une simple obligation». Il a cité, à titre d'exemple, l'exigence de réduire le nombre d'acteurs sous prétexte de manquer de moyens pour la prise en charge de la troupe notamment lors des déplacements. Concernant le staff technique, M. Foudhala a indiqué qu'il compte des artistes de la Radio nationale et du TNA aux côtés de nouvelles figures de l'institut qui «n'ont pas reçu l'appui et l'attention nécessaires pour faire valoir leurs talents». Yacine Zaïdi, Hadjla Khelladi, Haoues Ben Taïcha, Nesrine Belhadj et Mohamed Djeraïfia sont les principaux interprètes de la pièce dont la générale sera présentée, le 8 juin, au TNA, parallèlement à la Journée nationale de l'artiste. En 1951, Sahara a été présentée en Egypte à l'invitation de Youssef Ouahbi puis en Libye après la réadaptation du scénario dans le cadre de la résistance du célèbre Omar El-Mokhtar contre l'occupation italienne, une réadaptation imposée par les forces de l'occupation française.