«Nos entreprises ne croient pas aux normes», a déploré hier la directrice générale de cet organisme public lors d'une rencontre organisée par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), en collaboration avec la délégation de l'Union européenne, sur le thème de «La normalisation, un incontournable outil de croissance pour l'économie algérienne». Depuis sa création, l'Ianor a mis à la disposition des entreprises plus de 7500 normes. Cependant, peu d'entre elles ont sollicité les services de cet institut pour adopter des normes reconnues, qu'elles soient liées à la conception d'un produit spécifique, à la gestion de sa production ou à la prestation d'un service. D'ailleurs, seulement une trentaine de produits sont certifiés aux normes algériennes établies par l'Ianor. La normalisation demeure un acte volontariste, c'est pourquoi la participation des entreprises à ce processus reste très faible. «L'entreprise algérienne doit avoir une stratégie en matière de normalisation», a recommandé la première responsable de l'Ianor, précisant que la normalisation facilite aux entreprises nationales l'accès aux marchés extérieurs. Aujourd'hui, la mission de cet organisme public se limite seulement à l'élaboration de normes et répondre aux attentes des acteurs économiques mais n'est pas autorisé à surveiller leur mise en application. Selon Ratiba Chibani, le contrôle relève des prérogatives du ministère du Commerce. Pour Djenidi Bendaoud, consultant et ancien directeur général de l'Inapi, le faible taux d'adhésion des entreprises nationales s'explique particulièrement par l'emprise de la sphère informelle qui contrôle 50% de l'économie nationale. «Il y a énormément d'efforts à faire», a-t-il noté. D'après l'expert, l'adoption d'une norme permet aux entreprises d'être plus efficaces et plus rentables. Consultant et membre du Care, Ali Harbi a relevé pour sa part que seulement un millier d'entreprises sont certifiées aux normes de la qualité. Un chiffre insignifiant, dira-t-il, en affirmant que le gouvernement devrait promouvoir le processus de normalisation, l'une des exigences fondamentales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC.