Un éboulement s'est produit hier à la décharge de Oued Smar, endommageant un hangar de la société algérienne de fabrication de tubes, Altub. Aucune victime n'a été enregistrée. « L'explosion des gaz de la décharge (les lixiviats) a provoqué visiblement ce glissement. Notre hangar en a fait les frais ; les dégâts matériels sont importants », déplore un des gérants de la société Altub dont les structures, se trouvant dans la zone industrielle de Oued Smar, sont mitoyennes de la décharge de Oued Smar encore en activité. « Les éboulements surviennent souvent, mais ils n'ont jamais été de cette ampleur. La décharge doit fermer, poursuit notre interlocuteur. On l'a fait pour quelque temps, puis plus rien, la décharge reçoit toujours les déchets. » Le wali délégué d'El Harrach, M. Hattab, est venu constater les dégâts et a promis une solution aux gérants de l'entreprise touchée. La décharge, implantée à l'est de la capitale depuis la fin des années 1970, s'étend sur des dizaines d'hectares. Sa fermeture ne se fera pas de sitôt : quelque 1 000 rotations y sont enregistrées chaque jour. Le processus de réhabilitation de cet espace, lancé il y a plus de trois ans, a trait à l'étude de neutralisation et d'enlèvement de tout ce qui est lixiviat et méthane, gaz dont le traitement nécessite un travail important. Plusieurs raisons sont avancées pour la fermeture de cette décharge : absence de traitement des lixiviats, risque de glissement et d'érosion des talus, absence de captage des biogaz et dégradation des terrains agricoles avoisinants. Les études avaient été confiées à une société libanaise et une autre turque ; System Yapi Turquie avait remporté le marché de réaménagement pour plus de 6,4 milliards de dinars. L'APW d'Alger a traité du dossier environnement à l'occasion d'une session ordinaire sans trop aborder les problèmes de santé publique posés par cette décharge. La collecte des déchets solides, mais surtout leur entreposage, posent toujours problème à Oued Smar ou ailleurs.