La population meurtrie par l'intervention musclée de la police et de la gendarmerie la veille. La gendarmerie a participé à réprimer la fougue des manifestants qui demandaient samedi après-midi la libération de leurs camarades qui ont été interpellés prés de la base de vie de Haliburton ont pris d'assaut la brigade de gendarmerie située au centre-ville. Ses éléments ont poursuivi les manifestants dans les venelles de la ville dans une courses poursuite effrénée jusqu'au soir. La police a quant à elle pris sur son compte la répression au niveau de la Place Somoud. Il s'agit vraisemblablement d'une véritable bavure policière a laquelle est confrontée la population d'In Salah depuis samedi. Les manifestants témoignent d'un excès de violence dans l'intervention des forces de police qui ont emboité le pas aux gendarmes ayant poursuivis les jeunes du site de la base de vie Haliburton, à 10km de la ville, vers Place Somoud en plein centre. L'intervention musclée à la fois de la gendarmerie munie de chars chasse-neige utilisés pour dissuader la foule de se rassembler en ce lieu de contestation depuis 60 jours a exacerbé la tension. Dimanche matin, après une nuit blanche, la population a riposté par une marche de grande envergure qui a commencé avec quelque 4 000 manifestants avant de s'élargir aux autres quartiers. Attaquée par la police qui avait mis fin au sit-in permanent depuis 60 jours sans interruption à Sahat Somoud, la population s'est organisée en relais pour contrecarrer les policiers usant de bombes lacrymogènes.
Bavure policière Les insultes proférées contre les femmes ainsi que les propos racistes de quelques policiers auraient attisé la colère. « Vous les khaleche, repartez en Afrique vous n'êtes même pas des algériens » auraient répété des agents de police à l'encontre des manifestants selon des témoignages. Cette fois-ci et après avoir bénéficié de cailloux et grandes quantités de vinaigre distribués par les femmes, les jeunes exaltés ont encerclé le commissariat qui est resté sans électricité durant toute la journée après que les manifestants aient mis le feu à un véhicule blindé et au poste du transformateur d'électricité. « Les policiers ont tiré non pas des tirs de sommation mais sur la foule, ils ont blessé une jeune au pied, il a été admis en urgence à l'hôpital d'in Salah » affirme un témoin. La situation s'enlisait vers plus de violence quand un groupe de sages, en pourparlers avec les uns et les autres sont arrivés à une trêve avec le chef du secteur militaire d'In Salah qui est allé vers 13h vers les assaillants du commissariat, les exhortant « à regagner la place Somoud comme avant avec la garantie de la sécurité ». « Personne ne s'en prendra à vous » a-t-il crié haut et fort. Pendant ce temps, les forces de police venus en renfort affrontaient les manifestants et des colonnes de fumée sont restées visibles jusqu'en fin d'après-midi. L'intervention du chef du secteur militaire a fait son effet. Le calme est revenu petit à petit à la ville et les esprits se sont apaisés pour un temps alors que le matin même, trois avions militaires atterrissaient à l'aéroport mixte de In Salah avec à leur bord 1 200 éléments. Le convoi de plusieurs bus a pris la piste du coté est de la ville. Un itinéraire contournant la ville et qui va de l'aéroport jusqu'à la sortie sud d‘in Salah.
Le vent des émeutes souffle aussi sur Tamanrasset Après les violents affrontements qui ont éclaté, samedi, à In Salah, le climat des émeutes s'étend à Tamanrasset. Les manifestations organisées, ce 1er mars vers 1h du matin, par les opposants à l'exploitation des ressources schisteuses dans le sud ont vite dégénéré en échauffourées avec les forces de l'ordre. Tout est parti lorsque les manifestants ont décidé d'investir la rue pour exprimer leur colère et leur mécontentement face à la conduite répressive des gendarmes ayant fait plusieurs victimes parmi les activistes anti-gaz de schiste à In Salah. Scandant des slogans hostiles au pouvoir, les contestataires ont marché du centre universitaire vers le siège de la wilaya en sillonnant les principales artères de la ville. Cette fois-ci, les marcheurs ont toutefois dérogé à la tradition et opté pour une nouvelle forme de protestation qui sort du cadre pacifique. Ils ont saccagé les bacs à ordures mis en place aux accotements de la route principale menant au chef-lieu de la wilaya et ont attaqué plusieurs institutions publiques, à savoir la bibliothèque communale principale, le parc automobile de la wilaya et l'hôtel des enseignants, situés au centre-ville. Les protestataires ont également incendié le poste de contrôle du barrage sécuritaire dressé à la sortie nord de la ville de Tamanrasset. Face à cette escalade, des escadrons de la brigade anti émeute sont intervenus pour disperser les manifestants. Faisant usage de bombes lacrymogènes, les forces de police ont, après quelques affrontements, réussi à remettre de l'ordre et à ouvrir les routes, barricadées à l'aide de pierres et d'autres d'objets hétéroclites, notamment au niveau de la sortie menant vers l'aéroport.