La réaction des habitants de Tamanrasset ne s'est pas fait attendre après les violents affrontements de samedi entre les activistes antigaz de schiste d'In-Salah et les éléments de la gendarmerie. Le climat d'émeutes s'est étendu, hier vers 1h du matin, à la capitale de l'Ahaggar qui a enregistré des échauffourées entre les forces de l'ordre et de nombreux protestataires qui ont marché du centre universitaire jusqu'au siège de la wilaya en signe de solidarité avec les habitants d'In-Salah. Des incidents ont d'ailleurs émaillé cette action. Les manifestants s'en sont pris aux policiers du barrage dressé à la sortie de la ville, non loin du centre universitaire, et ils ont incendié leur poste de contrôle. Les bacs à ordures, mis en place sur les accotements de la route principale menant vers le siège de la wilaya, ont été incendiés après en avoir déversé les immondices sur la chaussée. Les manifestants ont attaqué plusieurs institutions publiques sous le regard des policiers qui ont, jusque-là, évité le recours à la force. À commencer par la bibliothèque principale communale, l'hôtel des enseignants et le parc automobile de wilaya. Plus loin, les protestataires s'en sont pris à la station de carburant de Tahaggart où le pire a été évité de justesse grâce à la présence musclée des forces de l'ordre. Face à ces débordements imprévus, les policiers mobilisés ont été contraints de faire usage de bombes lacrymogènes pour disperser les contestataires. Rappelons que la radicalisation de ce mouvement a été déclenchée par des informations ou des rumeurs parvenues aux membres du collectif des citoyens antigaz de schiste d'In-Salah, selon lesquelles la compagnie américaine Halliburton, avec la complicité de Sonatrach, serait sur le point de lancer la fracturation hydraulique sur le deuxième puits-pilote cette semaine. Ce qui est perçu par la population comme "un passage en force" au moment même où les militants antigaz de schiste ont tenté de renouer le dialogue avec le gouvernement en adressant, la semaine dernière, un moratoire cosigné par plusieurs experts algériens en énergie. R. K.