El Bahia se met à l'heure de Yennayer. En effet, cette fête traditionnelle et ancestrale est entrée dans les mœurs et les coutumes. Les étals de la rue des Aurès, à l'instar des autres marchés et places d'Oran, sont ainsi achalandés de fruits secs et autres produits propres à cette occasion. Ainsi il est proposé des noix, des noisettes, des amandes, de la confiserie spécialement conditionnée dans des sachets de même que les féculents (fève, blé, pois chiche), le tout sur fond d'éclairage pour le plaisir des yeux et aussi pour l'attrait des clients. Cependant les prix affichés sont loin de susciter l'engouement des citoyens, notamment en cette période où ils doivent faire face aux charges de fin d'année (électricité, gaz, etc.). Des prix qui varient entre 500 DA et 300 DA, et dont la multiplication engendre une note salée, notamment pour les petites bourses. Néanmoins, comment résister à l'insistance de sa progéniture à l'image de cette mère de famille harcelée par ses enfants et qui a été contrainte de débourser plus de cinq mille dinars pour satisfaire leurs caprices. Néanmoins, nous dira, ce sexagénaire, « pourquoi se priver et priver sa famille de cette joie que procure cette fête annuelle qui permet de se réunir dans la joie et la convivialité qui vous extirpe de cette morosité et cette mélancolie du quotidien. Et c'est là le charme de Yennayer. »