Les protestataires font savoir que « la jeunesse locale est marginalisée » et que « la goutte qui a fait déborder le vase aura été l'opération de recrutement par la direction de l'Education d'agents polyvalents ». Près d'une quarantaine de citoyens dont l'âge varie de 28 à 47 ans observe, depuis hier matin, un sit-in devant le siège de l'APC d'Aïn Bouchekif, 17 km à l'est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, ponctué par une grève de la faim pour protester contre l'approche préconisée en matière d'embauche. Les protestataires, dont une copie de lettre qu'ils disent avoir adressée au wali, font savoir que « la jeunesse locale est marginalisée » et que « la goutte qui a fait déborder le vase aura été l'opération de recrutement par la direction de l'Education d'agents polyvalents ». Opération qu'ils qualifient d'opaque car, ajoutent-ils, « les jeunes du village ont été exclus de cette embauche en dépit de l'ouverture d'un CEM et d'un lycée ». A cela s'ajoute, diront nos interlocuteurs, « la partialité du maire d'obédience RND qui n'écoute plus leurs doléances ». Parmi les griefs ayant exacerbé leur courroux, il est fait état du « recrutement d'une centaine d'emplois par l'entreprise SNVI-BTK qui devra profiter aux jeunes de la région », pour finir par demander l'ouverture d'une enquête sur la gestion dans l'APC. A ces préoccupations, le maire et le directeur d'académie que nous avons joints s'expliquent. Des demandes impossibles à satisfaire Monsieur Ahmed Laalaoui, directeur de l'Education, tout en nous exhibant des documents visés par la direction de la Fonction publique, fait savoir que « le recrutement contesté obéit à des critères prédéfinis et qu'il est loisible de vérifier cas par cas s'il le faudrait », ajoutant avoir « fait de la gymnastique pour faire dans l'équilibre entre localités ». Ce responsable parle d'« une offre de 317 postes pour 9 368 demandes impossibles à satisfaire » bien que « dans le document expédié à l'agence de wilaya de l'emploi, il est explicité les conditions d'éligibilité que tout candidat doit réunir ». Monsieur Laalaoui dit même avoir « œuvré dans le sens de satisfaire en priorité ceux et celles embauchés dans le secteur dans le cadre du filet social, les veuves ayant des enfants à charge ou les orphelins d'ex-travailleurs ». Le P/APC, monsieur Babouri Mokhtar, qui devait lui aussi répondre à nos sollicitations s'est contenté d'imputer cette sortie de ses concitoyens à « un groupe de jeunes perturbateurs, toujours les mêmes, qui font dans la contestation », allant jusqu'à évoquer « l'avis défavorable émis par les responsables concernés quant à la demande d'agrément d'une association ». Cet aspect des choses, les protestataires le mettront sous l'angle d'une « hantise qu'ont les élus communaux dès que les jeunes tentent de s'organiser ». En tout cas, disent les protestataires, « nous camperons dans nos positions et dresserons une tente pour dire non à la marginalisation ». Hier, quelques heures avant le bouclage, les grévistes nous ont saisi pour dire qu'« ils vont continuer leur mouvement de protestation et songent même à carrément fermer le siège de la mairie » car, disent-ils, « les élus ne voudraient pas ouvrir de dialogue, encore moins dire la vérité ».