Pour en savoir plus sur cette situation, le musée fait partie du Centre national de recherche scientifique sur les zones arides de Beni Abbès (CNRSZA) qui s'étend sur presque 10 ha avec ses dépendances à l'extérieur pour la plupart. Celui-ci a été institué au cœur de la vallée de la Saoura en 1942 à l'état embryonnaire par un géologue franco russe du nom de Menchikoff pour devenir dans les années 1960 et 1970 un lieu de rayonnement et de rencontres privilégiés entre chercheurs scientifiques nationaux et étrangers. On indique qu'à l'époque, la géologie, la botanique et la zoologie étaient les principales activités scientifiques étudiées au niveau du centre. Nationalisé en 1974, les gestionnaires qui se sont succédé et qui dirigeaient le centre à partir d'Alger avec l'absence de stabilité de tutelle passant d'un organisme scientifique à un autre ont abouti à cette déperdition, insiste-t-on. En 1999, le centre est intégré à la faculté des sciences biologiques d'Alger, intégration qui a renoué avec la relance de ses activités. Durant cette période, plus d'une quarantaine de chercheurs de différentes universités ont séjourné à Beni Abbès et travaillé sur des études et recherches spécifiques à la région notamment les maladies des palmiers dattiers, les espèces fixatrices de sable, la microflore et études sur l'amélioration des sols. A titre illustratif sur l'état d'abandon de ce patrimoine, on peut citer le parc zoologique qui se trouve dans un état lamentable et qui nécessite impérativement une sauvegarde. Tous les animaux qui composaient le parc (gazelles, fennecs, rapaces, lièvres, chacals et reptiles etc.) ont disparu soit par vieillesse soit par manque d'alimentation, seule a survécu une vieille tortue âgée de 70 ans ramenée de la région de Kidal (Mali). Cependant, l'intérieur du musée est encore plus affligeant puisqu'il est couvert de multitudes de couches de poussière et la dégradation des murs visible illustre mieux encore la désolation insoutenable. Que ce soit la partie où sont exposés des éléments géologiques composés de nombreux fragments de bois pétrifiés, de poissons cuirassés, coquillages, roses de sable datant de l'époque préhistorique en passant par d'antiques matériaux, poteries, pilons, biffasse de l'époque néolithique, la vision de dégradation de ce trésor est la même. Elle s'est au contraire accentuée par l'effondrement de plusieurs ailes murales du musée occasionné lors les dernières intempéries d'octobre 2008. En 2005, le musée a bénéficié d'une enveloppe financière de 500 millions de centimes débloquée par la wilaya pour rénovation de son parterre et vitrines, mais ces crédits se sont avérés insuffisants, souligne-t-on. La station locale de recherche scientifique actuellement fermée et un personnel en congé forcé a besoin aujourd'hui d'un gestionnaire compétent, de l'autonomie financière pour pouvoir réhabiliter l'ensemble de ces structures et dépendances afin de relancer ses activités scientifiques.