Assoiffé et transi de fatigue, il avait enfoncé son bâton dans la terre meuble en ordonnant à son camarade de ne le retirer qu'après sa mort. Son compagnon exécuta ce vœu et retira le bâton de la terre laissant depuis, l'eau couler de Aïn Béni-Abbès, une eau cristalline aux vertus thérapeutiques reconnues. Ceci pour la légende. Béni-Abbès, située à 240 km au sud de Béchar sur l'axe magique Béchar-Adrar-Timimoun, est considérée comme étant la cité la plus ancienne du Sud-Ouest mais aussi comme “la perle de la Saoura” de par la beauté de ses dunes de sable fin et de ses sites naturels et historiques. Depuis le milieu des années 1920, lorsqu'elle accueillit les premiers rallyes automobiles organisés alors par le constructeur français Citroën, elle jouit d'une renommée touristique internationale qui ne s'est jamais démentie. Elle est également célèbre pour le faste qu'elle donne à la célébration du Mawlid Ennaboui (la naissance du prophète), une tradition devenue avec le temps, un rendez-vous à ne pas rater pour tout touriste digne de ce nom. Au cour de l'Erg occidental, la belle oasis a aussi servi de décor naturel à de nombreuses scènes du film Thé au Sahara du cinéaste italien Bernardo Bertolucci, qui fut lui-même émerveillé par les splendeurs de cette cité, dont la source d'eau et la palmeraie, notamment, en font une des destinations touristiques les plus prisées du sud-ouest algérien. Dès l'entrée de la ville, venant de Béchar, le visiteur est accueilli par ksar Ghar diba qui se dresse majestueusement sur le flanc de la falaise surplombant Béni-Abbès. Protégé par des remparts dont subsistent encore des vestiges, il a été fondé par les Béni Hcien. Poursuivant ses pérégrinations, le visiteur est séduit par une grotte creusée à même la falaise, surmontée d'un tableau aux gravures rupestres qui attestent de la présence de l'homme dans cette région depuis des millénaires. La source de Béni-Abbès, entourée de jardins verdoyants, a jailli selon la légende locale vers le VIe siècle de l'hégire. Elle a laissé son eau sourdre, selon des récits locaux, quand le Saint Sidi Othmane, venu d'?gypte, a bivouaqué avec son compagnon au lieu dit Hmama. Assoiffé et transi de fatigue, il avait enfoncé son bâton dans la terre meuble en ordonnant à son camarade de ne le retirer qu'après sa mort. Son compagnon exécuta ce vœu et retira le bâton de la terre laissant depuis, l'eau couler de Aïn Béni-Abbès, une eau cristalline aux vertus thérapeutiques reconnues. Ceci pour la légende. Ce qui est par contre sûr, c'est que la zone renferme une autre richesse bien réelle celle-là et qui se résume à une palmeraie de plusieurs centaines de milliers de palmiers dattiers, un trésor inestimable et un vrai patrimoine. Irriguée grâce aux eaux de Oued Saoura et surtout par celles de la source, cette immense palmeraie constitue un des sites naturels les plus visités par les touristes. Les deux ksars que compte la ville dominent la rive droite de la vallée d'Oued Guir. Avec enfin l'ermitage du père De Foucault, le musée du centre national des recherches sur les zones arides et semi-arides, qui recèle l'une des plus importantes collection de races animales et végétales du désert, font de la région un lieu de villégiature d'un grand intérêt pour le développement des activités touristiques futures. ? ce titre, Béni-Abbès vient de bénéficier d'une opération de réhabilitation de son aérodrome, un premier pas qui en appelle d'autres. Outre ces curiosités et ces sites historiques, Béni-Abbès jouit également d'un patrimoine immatériel très riche. Et pour mettre en valeur certains de ses aspects, la ville accueille depuis quatre ans, le festival des musiques traditionnelles et populaires “Nuits de la Saoura”, un rendez-vous au cours duquel les traditions séculaires d'hospitalité de la population locale, autre atout, autre richesse, trouvent toute leur expression.