Les artisans de la wilaya de Boumerdès rencontrent de multiples problèmes qui empêchent le développement de cette activité. Ils relèvent dans la foulée les difficultés relatives à la commercialisation de leurs produits, le manque de moyens matériels et les entraves bureaucratiques qui les empêchent de bénéficier des dispositifs d'aides au micro-crédit. « J'ai postulé pour une aide en 2003 dans le cadre du développement rural. J'ai déposé mon dossier à la chambre de l'artisanat à Alger, mais je n'ai pas reçu de suite favorable à ce jour », se plaint une artisane spécialisée dans la confection d'habits traditionnels de la commune de Tidjelabine. Aujourd'hui, elle ne sait pas où s'adresser du fait que la wilaya de Boumerdès n'est pas encore dotée d'une chambre de l'artisanat. « Je me suis présentée à maintes reprises à la chambre de l'artisanat d'Alger pour m'enquérir de mon dossier, mais on me renvoie vers celle de Tizi Ouzou », déplore-t-elle. Naïma soulève en outre des problèmes de locaux : « J'ai fait une demande, mais les locaux réalisés au niveau de notre commune ont tous été attribués sur des critères que j'ignore », note-t-elle. De son côté, Ghania, membre d'une association féminine de la commune de Legata relève les difficultés de commercialisation et l'absence d'une maison de l'artisanat dans la wilaya. « Parfois nous faisons du porte-à-porte pour proposer nos produits à des magasins, mais on écoule rarement nos produits », nous confie-t-elle. Elle dit souhaiter la multiplication d'expositions qui leur servent de foire. Ce problème revient sur toutes les lèvres et reste un handicap majeur dans le développement du secteur de l'artisanat. Intervenant dans ce cadre, Wassila, qui fait du dessin sur verre, soutient que pareilles expositions sont la seule occasion qui leur permet de gagner un peu d'argent, mais celles-ci ne sont pas organisées de manière régulière et partout dans les communes de la région. « C'est le moindre service qu'on puisse nous rendre », lâche cette artisane de Béni Amrane. Elle insiste sur l'apport de ce genre de manifestations pour sortir l'activité de son marasme. Certains artisans que nous avons approchés relèvent que les centres de formation de la wilaya accusent un déficit énorme en moyens matériels. « Notre centre est très exigu et n'arrive plus à contenir le nombre croissant de stagiaires qui le fréquentent. Il a une capacité d'accueil de 200 places alors que le nombre de stagiaires dépasse les 600. Nous avons 7 classes et 7 sections résidentielles. La direction a même dû transformer la cantine en une salle de cours », déplore une responsable au centre de formation de Béni Amrane. Parfois les stagiaires travaillent avec leurs propres moyens, comme c'est le cas au centre de formation de Taouarga où l'on se plaint de l'absence de matériel pour les sections de coiffure et de pâtisserie.