Après une longue accalmie ayant fait grincer des dents les agriculteurs et les gestionnaires des ressources hydriques, qui craignaient la sécheresse, d'autant plus qu'aucun « fait saillants hivernal » n'a été enregistré durant les mois de novembre et décembre, d'habitude pluvieux et froids, l'angoisse des uns et des autres à été dissipée par les prévisions météorologiques relatives à de fortes précipitations accompagnées d'importantes chutes de neige à travers toutes les régions de l'Est, particulièrement les Hauts-Plateaux. Si cette information est de bon augure pour les agriculteurs et les gestionnaires des ressources hydriques, qui s'en réjouissent, et c'est dans l'ordre des choses, les habitants de certaines zones du nord de la wilaya sont moins ravis, et on le comprend aisément. Ceux de Aïn Abessa, pour ne citer que ceux-là, dont le village perché à 1 200 m d'altitude au pied de Megress, distant de 17 km du chef-lieu, sont terrifiés ; la nuit, le mercure descend à -5° et le froid est sibérien. Pour chauffer leurs demeures, les gens habitant les hauteurs ont toujours recours au mazout pour les plus nantis. La plupart éteignent leurs poêles pendant la journée par économie ou manque de moyens, avec tous les aléas y afférents, surtout pour les enfants en bas âge. Le reste utilise le gaz butane, qui n'est pas tout le temps disponible ni donné, avec les risques certains qu'il présente. Les autres ont recours au bois, dont la forêt qui surplombe le village fait les frais, au grand dam des écolos. La situation est la même dans bon nombre de localités du nord de la wilaya, laquelle attend avec impatience la fin des travaux de raccordement au gaz, lancés ici et là. Cette commodité des temps modernes n'améliorera pas uniquement le quotidien des ménages, elle redynamisera des régions, créera des postes d'emploi pour des dizaines de chômeurs et encouragera les opérateurs économiques à s'y implanter. Il faut aussi penser à la situation de ces SDF qui écument différentes placettes du chef-lieu de la wilaya où le thermomètre descend la nuit à moins 5°. Les services de la municipalité et ceux de l'action sociale ont-ils pensé à un abri pour ces personnes vulnérables qui risquent à tout moment une hypothermie ?