Une cinquantaine de sinistrés du séisme de mai 2003 de la cité des 1200 Logements, dans la ville de Boumerdès, ont bloqué, dans la matinée de jeudi dernier, la circulation automobile sur la route longeant leur quartier, qui mène de la gare ferroviaire à la cité du 11 Décembre (Les coopératives), pour protester contre le retard mis dans la reconstruction de leurs logements qui s'étaient effondrés lors de cette catastrophe. « Nous sommes descendus dans la rue pour lancer un cri de détresse à l'adresse des hautes autorités du pays pour qu'elles interviennent et mettent fin au blocage qui affecte la reconstruction de nos logements », nous informe une sinistrée. Ayant opté pour la reconstruction de leurs logements, ces sinistrés trouvent « aberrant le fait que la réalisation de leurs habitations ne soit pas achevée plus de six ans après la catastrophe ». « Nous payons des intérêts pour les crédits bancaires et nous nous sommes acquittés de l'apport personnel s'élevant à des millions de centimes, mais les travaux sont à l'arrêt. En outre, les chalets où nous continuons à vivre depuis 2003 se dégradent et la vie y est devenue insupportable », disent-ils. Suite à cette action de protestation, une délégation représentant les manifestants a été reçue en milieu de la journée par le chef de daïra, en présence d'un représentant de la wilaya. Cependant, la colère des sinistrés n'a pas été apaisée à l'issue de cette rencontre, à en croire leurs dires. « Les responsables avec lesquels nous nous sommes entretenus se sont juste contentés de justifier l'arrêt des travaux par le non-paiement de l'apport personnel de la part de certains copropriétaires et des surcoûts dus à l'augmentation des prix des matériaux de construction. Ils ont même osé nous reprocher le fait que certains copropriétaires ne se soient pas acquittés de leurs dus. Cette réunion ne nous a rien apporté de nouveau », déplore un sinistré. Aux yeux de ces manifestants, « c'est à l'Etat de prendre les mesures qui s'imposent à l'encontre des personnes qui n'ont pas payé leur apport personnel et faire en sorte que la majorité d'entre nous ne soit pas prise en otage par quelques individus qui n'ont pas respecté les clauses du contrat ». Notons enfin que les manifestants se sont dispersés dans le calme, juste après avoir désigné les membres de la délégation qui s'est entretenue avec les responsables locaux, après environ 2 heures de gel de la circulation automobile sur la route sus-citée.