Sidi Bel Abbès est plus que jamais malade de ses hôpitaux. Il ne se passe pas un jour sans que des malades ou leurs proches ne se plaignent d'une mauvaise prise en charge au niveau des différents établissements hospitaliers. Ce sont surtout les cas présentant une urgence ou nécessitant une hospitalisation qui posent problème, selon de nombreux usagers du secteur de la santé. Le témoignage de l'un d'eux est bouleversant : « Ma femme, atteinte d'une grave maladie, a été ballottée durant plusieurs jours d'un établissement à l'autre sans aucune prise en charge », s'emporte M. Djouder qui, résigné, a dû transférer son épouse vers un hôpital d'Oran. « C'est honteux de vouloir se débarrasser d'une malade d'un hôpital public au prétexte qu'elle n'a pas été suivie par les médecins dudit établissement. C'est inhumain… », ajoute-t-il. Comme lui, de nombreuses personnes, dont l'un des proches s'est retrouvé dans la même situation, tirent la sonnette d'alarme dans l'espoir de mettre fin au laisser-aller qui règne dans le secteur de la santé à Sidi Bel Abbès. Ils appellent notamment à l'humanisation des structures de santé et leur renforcement en personnel médical qualifié. Les praticiens de la santé soulèvent, eux, les difficultés socioprofessionnelles et le manque d'effectif qui influe négativement sur la qualité des soins.