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Spaghetti bridge challenge, des mathématiques à la bolognaise
Publié dans El Watan le 29 - 04 - 2015

Les concours de ponts de spaghetti, initiés depuis le début des années quatre-vingts par l'université canadienne de Colombie britannique, sont devenus désormais des performances de renommée dans les école d'ingénieurs. Cette année, la fameuse compétition vient de se tenir pour la première fois dans une école d'ingénieurs algérienne.
Organisée par l'association TEC, l'entreprenant club scientifique de l'école de travaux publics de Kouba, la compétition a accueilli durant deux jours, vendredi et samedi derniers, dix équipes formées d'étudiants issus de plusieurs écoles polytechniques, de travaux publics et de génie civil venues d'Oran, de Boumerdès et d'Alger. La rencontre avait également permis un échange interdisciplinaire passionnant avec des étudiants en langues italienne, de l'université de Bouzaréah. En effet, des activités culturelles fort captivantes avaient rythmé la tenue de cette rencontre originale. Musique, théâtre, jeux interactifs et présentation d'histoire de l'architecture, un ingénieux programme en somme qui a bien fait de charmer le public formé d'enseignants, de parents d'élèves, ainsi que de jeunes collégiens et lycéens venus assister à ce show scientifique. Un public qui en est, d'ailleurs, reparti visiblement impressionné.
C'est dire que la vulgarisation scientifique ramène résolument les fascinantes entreprises savantes à la portée de la compréhension des profanes. Durant ces deux jours de spectacle scientifique, le monde passionnant de l'ingénierie a sûrement suscité des vocations. Certes, un pont en spaghetti paraît de prime abord un choix excentrique, mais les justifications que les étudiants apportent au public dissipent aussitôt le mystère de la singularité du choix de ce matériau, motivé commodément par les propriétés physiques des pâtes alimentaires ; «la résistance des spaghetti est en effet assez similaire à celle du béton bien compressé», explique un enseignant vacataire à l'ENSTP et ingénieur dans un bureau d'études privé venu encourager ces étudiants. «Les spaghetti résistent assez bien à la rupture sous l'effet de la traction, et il n'y a pas mieux pour s'exercer grâce au coût modeste du matériau, c'est aussi bon et nourrissant», rigole-t-il. Effectivement, les participants, eux, n'ont pas résisté au menu de la pause déjeuner : spaghetti à la bolognaise, évidemment comme plat de «résistance», et naturellement les discussions tournent autour du plat.
«Ces pâtes nous offrent la possibilité de réaliser des modèles réduits prodigieux, de véritables prouesses techniques ; les longues tiges cylindriques flexibles prêtent également à l'ouvrage un aspect esthétique spectaculaire», explique Ahmed, membre du club TEC et l'un des organisateurs du concours. «Cela nous permet d'expérimenter des conceptions de loin plus audacieuses qu'avec les matériaux usuels ; comparativement, il se trouve que le béton possède une résistance inférieure en traction, alors que le spaghetti, beaucoup plus élastique, se tord facilement en compression», explique un participant au concours ; son coéquipier ajoute : «C'est la raison pour laquelle réaliser un pont en spaghetti requiert une approche très différente de la construction d'un pont en béton, mais cela permet d'explorer des pistes nouvelles qui peuvent aboutir à des enseignements transposables par la suite à une plus grande échelle.»
Conquérir la «tête de pont»
Après avoir été sélectionnés selon la conformité de leurs projets aux critères d'un cahier des charges dûment établi, les participants se sont attelés, vendredi, premier jour de la compétition, à ériger minutieusement leurs structures respectives dans les ateliers aménagés pour l'occasion par le club scientifique.
En principe, il est possible de construire un pont avec un certain savoir-faire, sans faire appel à des connaissances en mathématiques, mais si l'ouvrage venait à s'écrouler, son bâtisseur restera dans l'ignorance, contrairement au polytechnicien qui, lui, a les moyens de savoir pourquoi l'édifice s'est effondré.
Son travail d'ingénierie consiste justement à prévenir ce genre de risques et établir avec exactitude le comportement des structures, leur interaction avec le sol, leur charge maximale et la répartition du poids, entre autres paramètres. Ainsi, pour les jeunes étudiants, il ne s'agit pas là d'une séance de travaux manuels, ni d'un record de solidité, mais d'une démarche scientifique appliquée à une structure réaliste qui passe par des calculs de résistance et qui prend en compte les propriétés physiques des matériaux, les notions, la théorie des poutres et de la statique des forces dans l'objectif de construire un pont léger qui peut supporter une charge plusieurs fois plus lourde que son propre poids.
Le lendemain, samedi, c'est le jour J. Devant un public enchanté et en présence du directeur et des enseignants de l'école, les prototypes défilent sur l'estrade pour subir le test ultime. Une épreuve de résistance qui consiste à appliquer une force de traction progressivement ascendante jusqu'à ce que la structure cède et indique ainsi la limite de sa charge maximale.
Notons à ce sujet que même ce dispositif de mesure a été fabriqué par les étudiants dans un atelier de soudure et relié à un capteur électronique prêté par KB, une entreprise d'appareils de mesure voisine de l'école et partenaire de l'événement, conjointement avec Techno, la société d'articles bureautiques qui a généreusement offert des cadeaux pour l'équipe gagnante, la Farge, et le fabricant de pâtes Mama, reconverti pour l'occasion en fournisseur de matériaux de construction ! Ainsi, le montage financier de l'événement a été piloté par le seul effort du club scientifique TEC et grâce à la pugnacité de ses étudiants rompus aux techniques de communication. A noter que l'intégration d'enseignements transversaux, comme la gestion des entreprises et le calcul économique prennent désormais une part importante dans la formation des ingénieurs.
Sous les applaudissements du public, les ponts s'effondrent l'un après l'autre. Le pont des «Bridgers» venus d'Oran est pressenti vainqueur avec 56 kilos et demi, mais il finira à la troisième place derrière les «Boys team» et les «Sneakers» qui remportent le défi avec un pont qui aura résisté à une force de traction de près de 88 kilogrammes avant de voler en éclats sous les hourras.


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