Le jeune supporter de l'équipe nationale, Benfatoum Brahim (19 ans), est abandonné dans sa maison, érigée au pied du mont Chenoua (Tipaza). Le bus qui transportait « les héros » de Khartoum a littéralement fauché des « fans », venus en très grand nombre accueillir les protégés de Saâdane. Le jeune Brahim s'est rendu à Alger à partir de Tipaza en cette journée du 19 novembre 2009, pour s'approcher de ses idoles. Ce déplacement lui coûtera cher, puisque, dans la foulée de la joie, il a été fauché par le bus qui transportait les joueurs de l'équipe nationale. Les membres de la partie droite de son corps (bras, jambe, bassin) ont été écrasés par le poids des roues. Depuis cette date, Brahim est allongé sur son lit. Son corps fragilisé par les traumatismes a diminué d'une dizaine de kilos depuis cet accident. Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait dépêché une commission médicale au douar Bouras (Chenoua) pour prendre acte de la situation dramatique dans laquelle se trouve ce jeune montagnard, fervent supporter de l'équipe nationale algérienne. Nous avons rencontré Benfatoum Brahim, immobilisé sur son lit, ses yeux avaient du mal à dissimuler sa peur et sa solitude. Sa hantise est de voir son état se dégrader de jour en jour dans l'indifférence et la souffrance morale. « Avant mon accident, j'ai vu la tête d'une femme totalement écrasée par le bus. Il y avait des blessés graves et des morts pendant le passage du bus. Cela s'est passé en une fraction de seconde. Les policiers en tenue civile m'avaient transporté dans une ambulance à l'hôpital Mustapha, avant que je ne sombre dans un coma durant 4 jours », nous confie-t-il. Le jeune Brahim vit avec cet espoir de recevoir la réponse aux deux lettres transmises au ministre de la Jeunesse et des Sports. Le père du jeune Brahim ne manquera pas de nous dire : « J'espère que nos responsables vont réagir pour octroyer une prise en charge médicale à mon fils Brahim. Mon seul souci, c'est sa santé », conclut-il.