Après plus de 14 ans d'attente, la liste d'attribution des logements sociaux dans la ville de Tébessa a été enfin rendue publique jeudi. Un quota de 2072 logements sociaux locatifs (LSL), construits par une entreprise chinoise à la nouvelle cité El Anba, à la sortie de la ville, a été attribué aux demandeurs de ce type de formule, dont le nombre dépasse les 10 000. L'effervescence était à son comble. Des foules se sont rassemblées tôt le matin devant les listes des bénéficiaires affichées dans plusieurs quartiers de la ville. Des youyous, des jubilations pour les attributaires et des pleurs, des cris, des évanouissements et même des insultes pour les déchus, sous la haute surveillance de la police. En effet, à la veille et de peur d'une contestation massive, des renforts de police ont été déployés à Tébessa. Plusieurs quartiers et des institutions de l'Etat ont été quadrillés par des agents des services de sécurité. Jusque-là, aucun incident n'a été enregistré, mais la liste n'est pas passée sans susciter l'ire des citoyens. Certains exclus, rencontrés, hier, devant la division communale au quartier «Route de Annaba» se sont dits victimes d'exclusion, affirmant être lésés par le système d'attribution des logements sociaux. Ils demandent la révision des conditions d'éligibilité pour accéder à ces logements. Ils sont allés plus loin en accusant de «clientélisme» et de «favoritisme» certains élus de l'ex-APC de Tébessa et les membres de la commission de daïra, chargée de l'étude des dossiers des demandeurs de logements. Jusqu'à hier, plus d'un millier de protestataires ont formulé des recours. Ils s'en sont remis à la commission locale concernée pour dénoncer certains bénéficiaires, dont, selon eux, des commerçants, des fonctionnaires et des gens aisés considérés comme non éligibles à ce type de logements.