Le bras de fer entre le syndicat de la Protection civile - affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) - et la direction générale n'est pas près de connaître son épilogue. L'Union nationale de la Protection civile (UNPC-SNAPAP) est revenue hier à la charge pour dénoncer, dans une déclaration, les pressions et intimidations dont elle fait l'objet depuis plusieurs mois. Une déclaration rendue publique à l'issue d'une réunion d'évaluation des libertés syndicales tenue le 5 mars 2005 au siège du SNAPAP (Alger). L'UNPC indique que ces manœuvres ont commencé depuis qu'elle a publié un rapport de l'IGF faisant état de détournements de fonds des œuvres sociales. (Suite page 2) Amar Hamiche L'affaire est entre les mains de la justice. « Le rapport établi par l'IGF à l'issue d'une mission de contrôle de la gestion des œuvres sociales a permis de relever des irrégularités graves, parfois même des détournements de fonds, ainsi que l'opacité de certaines opérations douteuses liées au financement de coopératives immobilières et d'une unité de confection en faillite, où les 48 travailleuses n'ont pas perçu leur salaire depuis plus de six mois. Ce qui démontre que les œuvres sociales des agents de la Protection civile ont été déviées de leur objectif principal », lit-on dans la déclaration, qui accuse la direction d'être de connivence avec des membres du syndicat affilié à l'UGTA. Le secrétaire général, Rabah Mebarki, signataire de la déclaration, se dit victime au premier chef de cette politique d'intimidation. M. Mebarki et un membre du bureau national du syndicat, Mourad Tchika en l'occurrence, ont été suspendus de leurs fonctions suite à la journée de protestation organisée le 18 décembre 2004 devant le siège la direction générale. Un troisième membre du bureau, Tirès Zouaoui, a également été suspendu quelque temps après. M. Mebarki estime avoir comparu devant le conseil de discipline, au prétexte de « faute professionnelle grave », en qualité de secrétaire général de l'UNPC et non pas en qualité d'officier de la Protection civile comme le prétend la direction générale. Aussi, il dénonce d'autres formes de pression, notamment la fermeture du siège et l'annulation des détachements pour tous les membres du syndicat. La direction générale de la Protection civile, pour sa part, affirme carrément ne pas reconnaître l'UNPC. Selon son directeur de la communication, M. Medjkane, le SNAPAP n'est pas représentatif, ce qui justifie, ajoute-t-il, la fermeture du siège du syndicat. « Quant aux suspensions, elles ont été décidées par rapport à la journée de protestation. L'administration dispose de trois mois pour statuer sur le recours introduit par les personnes concernées », indique-t-il. Estimant qu'il s'agit de fait d'une volonté politique d'en découdre avec les libertés syndicales, l'UNPC appelle l'ensemble des travailleurs de la Protection civile à « rester mobilisés et vigilants ».