Ce serait là un aveu de Pasteur, reconnaissant sur son lit d'hôpital les thèses du docteur Antoine Béchamp à propos de la relation microbes/maladie/milieu biologique. Force est de constater qu'aujourd'hui encore cette clairvoyance est presque tombée en désuétude. Pour revenir à la notion de terrain, celle-ci peut signifier corps humain sain dans sa dimension psychosomatique (physique et psychique). Il est façonné par l'histoire de chacun de nous : l'hérédité, les habitudes, l'hygiène alimentaires et l'environnement... C'est pourquoi nous osons tout de suite mettre en relief ce déterminant à notre sens capital : l'équilibre double simultané mettant en jeu la sphère intérieure (le corps vivant avec son équilibre propre) et la sphère extérieure (environnement avec lequel le corps humain maintient aussi un certain équilibre). Le chaos indescriptible qui a régi l'apparition puis la gestion de la grippe porcine, dite H1N1, à l'échelle planétaire trouve sa source, en partie en tout cas, dans la fragilité des rapports entre l'individu et les institutions, en principe, garantes de sa sécurité et de son bien-être. Et quand on voit l'approche adoptée dans la gestion de l'épidémie dans les sociétés à la pointe de la science et de la technologie, il y a bien lieu de s'inquiéter et craindre le pire chez celles pour qui des situations de marasme (dénutrition) et de malnutrition viennent se greffer à l'à peu près et à l'empirisme qui font au demeurant office de règle de conduite. Le résultat étant la rupture du double équilibre évoqué plus haut avec, en prime, son déplacement dans le sens malheureusement le moins favorable (apparition d'angoisse et perte de confiance en soi), rendant à l'arrivée le corps humain plus vulnérable aux maladies. Dans ce déferlement de scénarios catastrophes, il n'y a évidemment que peu de place à ces invétérées voix discordantes qui prônent la voie de la raison : privilégier la prévention au lieu de nourrir les symptômes : n'est ce pas en effet plus rationnel d'extirper les décharges anarchiques des ordures puantes et polluantes plutôt que de livrer une guerre sans merci, hélas coûteuse et peu efficace, aux bêtes et aux bestioles qui s'y essaiment (ma pensée va ici aux volontaires de la commune de Bouzeguène dans la wilaya de Tizi Ouzou qui tentent, à travers leur association, du mieux qu'ils peuvent, sauver l'environnement). Mais depuis que le malheur des gens est devenu un enjeu lucratif, il fallait bien s'attendre au déclin des valeurs humaines dans tout ce qu'elles ont de noble, mais là c'est une autre question. Le matraquage médiatique fait autour de la grippe, suggérant ou plutôt s'autosuggérant une pathologie hors norme, n'est pas sans ébranler les esprits même les plus coriaces. Or, comme l'affirme Vladimir Levy, médecin, psychologue et écrivain russe : « l'autosuggestion agit quand il faut choisir entre deux (ou) et que le plateau de la balance hésite. » C'est bien à ce choix dilemme que les gens sont sommés de répondre : je suis sujet à risque face à une maladie grave imminente, donc je dois me vacciner ou je ne suis pas à ce point fragile face à une maladie somme toute ordinaire et donc je m'abstiens de toute vaccination. Et parlant des infections, le même auteur ajoute que « si contagieux soit le malade avec qui j'ai été en contact, je n'attrape pas de grippe si je parviens à temps à opérer une autosuggestion intensive dont le sens est : je reste bien portant ». C'est-à-dire une posture constructive contraire à ce que nous avons vécu avec les différentes grippes passées et peut-être (ne l'espérons pas)... à venir. L'auteur est : Enseignant chercheur (Université de Boumerdès) +Hygiéniste naturopathe spécialisé en diététique P. S. : Qu'il nous soit permis de dédier cette modeste contribution aux humanistes, aux partisans de l'hygiénisme et de la médecine holistique, c'est-à-dire ceux à qui nous avons fait allusion en évoquant les voix discordantes.