Il s'agit d'un selfie pris par un jeune homme dont le visage est masqué par un keffieh. Il pose devant un mur où est suspendu le drapeau de Daesh et une sourate encadrée. Il tient sa pancarte d'une main où est mis en évidence une bague à l'effigie du groupe terroriste, qui circule sous le manteau dans la capitale. «Il ne s'agit pas d'un djihadiste actif, précise une source sécuritaire. Mais d'un sympathisant, membre d'une cellule dormante. Et c'est finalement ce qui est le plus inquiétant car son message est adressé aux autorités. Il cherche à montrer que les djihadistes de l'EI ne sont pas uniquement dans les montagnes mais aussi dans les villes.» Plusieurs comptes Twitter sont en tout cas actifs et postent régulièrement des messages de soutiens aux groupes actifs en Tunisie et en Libye en se présentant comme des représentants en Algérie. Une vidéo circule même sur des tags pro-Daesh filmés sur un mur à Biskra. Ces mêmes twittos extrêmistes postent depuis plusieurs jours des tweets pour honorer la mémoire d'Abou Abdallah Othmane el-Acimi. Le cerveau de Jund el-Khilafa, aurait, selon des sources sécuritaires, été tué au cours de l'opération militaire de Bouira dans laquelle 22 terroristes ont été tués. Trois autres, blessés, seraient toujours hospitalisés. Abou Abdallah Othmaneel-Acimi, membre fondateur du GSPC, aurait signifié sa dissidence à Abdelmalek Droukdel au début de l'été 2014. Depuis la mort d'Abdelmalek Gouri en décembre dernier, il est admis qu'il était devenu l'émir de Jund el Khilafa. Rien ne confirme par ailleurs que Bachir Kherza, présenté comme l'homme qui a assassiné de sens mains Hervé Gourdelet Abou Abdallah Othmane El Acimi, présenté comme le leader spirituel, soient un seul et même homme. Reste que l'opération de l'armée algérienne a porté un coup à l'organisation terroriste qui cherchait à recruter des combattants dans les rangs d'AQMI : selon des sources sécuritaires, cinq des six commandants du conseil militaire de Jund el-Khilafa, ont été éliminés pendant l'assaut.