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Peur sur l'enclave de Cabinda
La province fait toujours parler d'elle
Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2010

Qualifié de « groupe de la mort » à l'issue du tirage au sort du tournoi de la CAN 2010, le groupe de Cabinda a fait et continue de faire la une depuis le tragique attentat survenu jeudi dernier sur la route Pointe-Noire (Congo) - Cabinda et qui a coûté la vie à deux Togolais.
Cabinda (Angola). De notre envoyé spécial
Notre confrère Jean Marie (chargé de communication) et un membre du staff des Eperviers. Cette macabre entrée en matière a complètement éclipsé le tournoi. Sur place, c'est-à-dire le village où sont logées les équipes à Cabinda, les rares visiteurs qui y accèdent ont l'impression de pénétrer dans un espace où va se tenir un sommet de chefs d'Etat. Les autorités angolaises ont dépêché sur place un impressionnant renfort de sécurité. A longueur de journée des hélicoptères de l'armée survolent le site Cabassango, c'est le nom du village ou « vivent » les trois sélections encore présentes sur place après le départ du Togo (Côte d'Ivoire, Ghana, Burkina Faso) ; c'est, à peu près, le Moretti algérien, sans la mer à côté. C'est une résidence construite par les Chinois qui s'étend sur plusieurs hectares et sur lesquels ont été construits des pavillons de haute facture. Chaque sélection a été installée dans une partie du site, avec restaurant particulier pour chacune. Dans la journée, les joueurs ivoiriens, ghanéens et burkinabés préfèrent garder la chambre et ne se hasardent dehors que pour aller à l'entraînement ou au restaurant. Parfois, ils se rendent visite pour échanger des nouvelles de leurs clubs respectifs où ils évoluent en Europe. Depuis le départ des Togolais (dimanche), un voile de tristesse a couvert le village. Il faut dire que les Togolais ont mis de l'ambiance durant leur court séjour ici. Leur capitaine Adebayor s'affichait souvent dans le restaurant des « autres » pour taquiner l'armada africaine qui joue sur le Vieux Continent. Depuis que les Eperviers sont partis, les autres équipes ne pensent qu'à une seule chose : partir. Dire qu'ils sont inquiets serait un doux euphémisme. L'idée de faire les bagages et de quitter les lieux a commencé à germer dans l'esprit des joueurs dès que les Togolais ont raconté le cauchemar vécu sur la route. Le partenaire de Djamel Abdoun à Nantes, Dossevi (Togo), a dit tout haut ce que pensaient tout bas les pensionnaires de Cabassango. « Nous devons tous quitter ces lieux. Pas uniquement les Togolais, mais toutes les équipes présentes dans ce village. Il n'y a pas assez de sécurité par rapport au danger encouru. Nous sommes arrivés à Cabinda avec deux morts et on dirait qu'il ne s'est rien passé. Personne ne peut garantir notre sécurité.
Le domaine est tellement vaste que des attaques terroristes peuvent se produire à tout instant. Je crois que le mieux pour nous tous est de plier bagages. » Ses propos ont produit leur effet. Les Ivoiriens se sont, à leur tour, inquiétés sur cet aspect. Leur entraîneur, Vahid Halilodzic, a mis l'accent dessus lors de sa première conférence de presse, quelques heures avant la rencontre Côte d'Ivoire-Burkina Faso : « Je mentirais si je disais que les dramatiques événements survenus jeudi n'influent pas sur mes joueurs. Ils n'ont jamais été confrontés à pareille situation, c'est-à-dire qu'il y a eu mort d'homme après une attaque terroriste. Ils sont inquiets. Dans la préparation, je vais mettre l'accent sur ce chapitre. Les joueurs sont là pour jouer, pas pour craindre pour leur vie. Psychologiquement, ils sont atteints. » C'est du reste le message qu'Ivoiriens, Ghanéens et Burkinabés ont fait passer au président de la CAF, arrivé samedi à Cabinda, et aux autorités angolaises. Rapidement, des dispositions ont été prises pour rassurer les résidants de Cabassango. Dans la soirée de samedi, tout le périmètre était bouclé et des sentinelles placées tout autour. L'accès strictement interdit à toute personne étrangère aux trois sélections restées sur place. Le Togo a quitté Cabinda dimanche soir. Pour sortir, il faut être escorté et des hélicoptères ratissent nuit et jour la zone. A la tombée de la nuit, personne ne s'attarde dans les allées, les espaces verts et la piscine en plein air. Chacun se cloître derrière les murs et tend l'oreille au moindre bruit. Burkinabés, Ghanéens et Ivoiriens s'adaptent comme ils peuvent à cette pénible situation. Le gouverneur de la province de Cabinda est le visiteur le plus assidu des lieux. Presque chaque jour il vient sur place s'enquérir de la situation des équipes. Mais rien n'y fait. Le ressort s'est cassé deux fois. La première, lorsque les Togolais sont arrivés et ont commencé à raconter ce qu'ils ont enduré avant de rejoindre Cabinda. Les trois jours qu'ils ont passés à Cabassango leur ont permis d'exorciser la peur. Leurs récits étaient poignants. Même Didier Drogba (Côte d'Ivoire) n'a pu contenir sa vive émotion après l'intervention de Adebayor, entouré de joueurs des trois autres sélections. Au représentant du gouvernement angolais, dépêché sur place pour convaincre les Togolais d'oublier l'idée de partir, l'attaquant de Chelsea a dit : « Monsieur, vous ne pouvez comprendre ce que les Togolais ressentent en ce moment. Ils ont perdu deux proches alors qu'ils étaient venus ici en Angola pour prendre part à la fête du football. Il faut les laisser tranquilles afin qu'ils puissent se recueillir à la mémoire de leurs morts. Penser au football en ces pénibles moments est une insulte aux footballeurs. » La seconde fois, c'est quand la délégation togolaise a quitté le village sous forte escorte. A partir de ce moment, les trois autres équipes du groupe sont devenues orphelines. Depuis, les prestigieux footballeurs de ces trois pays comptent les jours qui les séparent de leur départ d'Angola. Lundi, les Ivoiriens et les Burkinabés ont évolué un ton au-dessous de leur valeur (avérée). Le traumatisme est trop fort pour être absorbé en quelques jours. Les Angolais, eux, multiplient les gestes et les actes pour rassurer davantage leurs hôtes. Peine perdue. Les esprits sont toujours tourmentés par le drame. Les séparatistes du Cabinda qui ont revendiqué l'attentat ont remporté la première manche parce qu'ils ont tiré les premiers. Le pouvoir central à Luanda a l'obligation de gagner la seconde manche, la plus importante : garantir la sécurité de tous ceux qui sont venus en Angola pour participer ou assister à la CAN 2010. C'est l'enjeu du « match » que l'Angola ne veut pas laisser filer sous peine de perde la face devant le monde. Les séparatistes ont encore menacé de mener d'autres actions plus meurtrières au Cabinda durant la CAN 2010. C'est dans ce climat de crainte et de peur que des footballeurs tentent de se concentrer sur le tournoi. Exercice très difficile.


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