Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a piqué, ce jeudi, dans l'enceinte de l'Assemblée, une colère noire à la suite d'une question orale d'un député du MSP portant sur l'ouverture d'une annexe de l'ambassade de France au niveau de l'université de Draria, plus précisément dans l'un des bureaux des classes préparatoires. Un autre député de la même formation est allé loin dans ses accusations en reprochant au département de Harraoubia de dispenser des cours en langue française au détriment de l'arabe et ce, dans ces mêmes classes. Irrité par ces questions qualifiées d'« infondées », le ministre ne comprend pas comment un élu ne prend pas soin de vérifier ses informations et se permet de porter des jugements à tort. « Vous auriez dû vérifier sur place en faisant un travail d'investigation, monsieur le député », a lancé M. Harraoubia, avant d'aborder les détails de cette affaire. Le représentant du gouvernement a tenu au préalable à préciser qu'il n'existe aucune arrière-pensée politique en matière d'enseignement de la langue arabe qui n'a pas enregistré un recul et qu'il n'existe aucune annexe de l'ambassade de France dans un bureau des classes préparatoires en sciences économiques, commerciales et de gestion. Il s'agit là, a pesté le ministre, d'un espace dégagé par l'université de Draria pour une équipe de chercheurs et d'experts étrangers qui s'est déplacée à Alger pour une durée de deux semaines. Cette équipe, qui n'est ni d'origine française ni affiliée à l'ambassade de France, devait finaliser les programmes pédagogiques des grandes écoles nationales qui accueilleront dans deux ans les diplômés des classes préparatoires. Leur mission, selon M. Harraoubia, s'inscrit dans le cadre de la coopération entre les universités algériennes et étrangères. Pour ce qui est de la langue arabe, le ministre a soutenu qu'il n'y a pas matière à polémiquer autour de cette question : « Vous êtes député et professeur d'université. J'ai constaté que pour l'écriture de votre livre, vous vous êtes basé sur 20 livres rédigés en langue anglaise, 15 en français et un en langue arabe. Pourquoi ? » « Parce que nous n'avons pas de livre de référence en langue arabe et que les étudiants, dans leurs recherches, doivent travailler sur des livres édités dans d'autres langues, est-ce une tare ? », a fulminé le ministre, en précisant que les cours des classes préparatoires en sciences économiques, commerciales et de gestion sont dispensés uniquement en arabe, à l'exception de certaines matières techniques telles les mathématiques, les statistiques et l'informatique, en plus du module de langue étrangère. Dans ce contexte, le ministre a rappelé que les classes préparatoires aux grandes écoles nationales, lancées au titre de la rentrée universitaire 2009-2010, concernent deux principales filières, à savoir les sciences et la technologie (Alger, Annaba et Tlemcen) et les sciences économiques, commerciales et de gestion (Alger). Les diplômés de ces classes rejoindront les grandes écoles nationales après un cursus de deux années, a-t-il ajouté. Ces classes préparatoires ont connu, depuis leur lancement, un grand engouement de la part des étudiants, a-t-il dit, ajoutant que le nombre de bacheliers candidats a dépassé les 58 000 pour 2200 places pédagogiques ouvertes seulement. Sur un autre chapitre, M. Harraoubia a annoncé l'organisation, en mars prochain, d'un concours national pour l'attribution de 520 bourses d'études et de formation à l'étranger au profit des étudiants et des enseignants.