Ce jeudi à l'APN, les députés auteurs de questions orales n'ont pas caché leur exaspération quant au retard accusé dans la programmation de leurs interrogations. Première du genre, un élu a même osé retirer sa question qui date de 2007, avant de quitter la salle. Il a, dans ce sens, regretté et déploré le manque de crédit et de respect que le bureau de l'Assemblée et le gouvernement accordent aux représentants de la Chambre basse. « C'est une insulte pour nous, les représentants du peuple. Comment expliquez-vous la programmation en 2009 d'une question qui a été adressée il y a 20 mois au ministre de l'Enseignement supérieur. Le sujet est, aujourd'hui, dépassé et les préoccupations des étudiants sont devenues autres », a lancé le député qui accuse l'APN et le gouvernement de fonctionner au ralenti et bien en retard par rapport à l'actualité et la réalité du terrain. « Nous sommes la voix du peuple, et si les hauts responsables à tous les niveaux, y compris ceux de l'Assemblée, ne respectent pas notre travail, alors que penserait le citoyen qui a mis toute sa confiance en nous », a fulminé le député. Pour rappel, les élus de l'hémicycle Zirout Youcef ont interpellé sur cette problématique, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de son passage il y a quelques mois à l'APN, lors de la présentation de son plan d'action. Ouyahia s'est montré compréhensif et a demandé aux membres de l'Exécutif de jouer leur rôle afin d'effacer cette image négative que traînent les députés au sein de la société. Seulement, les choses ne se sont pas améliorées pour autant puisque ce jeudi, tous les intervenants ont crié leur colère et tous sans exception ont précisé que leurs questions remontent à plus d'une année, voire deux ans. « Nous sommes persuadés que les questions formulées en 2009 ne seront à l'ordre du jour qu'en 2011. Apparemment, les doléances de la population et la mission du député sont la cinquième roue d'un carrosse dans ce pays », a pesté un député. Notons que toutes les questions programmées ces deux dernières sessions datent de plus d'une année. Cependant, cette situation n'a pas découragé le ministre de l'Enseignement supérieur qui a préféré calmer le jeu en répondant à la question du député. M. Harraoubia est revenu alors sur la correction des épreuves du magistère, objet de contestation de nombreux candidats de l'université de Bouzaréah. « La correction se déroulera selon des critères rigoureux et une correspondance a été adressée, dans ce sens, aux directeurs des établissements universitaires », note le ministre qui explique que la correction sera soumise à des mesures qui garantissent l'anonymat, en ôtant le nom du candidat de la copie qui subira une première correction puis une seconde. Une différence de trois points entre les deux corrections imposera une troisième. Quant aux titulaires de diplômes de magistère, M. Harraoubia a assuré qu'ils seront pris en charge et insérés dans le cycle du doctorat et ce, a-t-il dit, au niveau de tous les établissements universitaires. Ainsi, le représentant du gouvernement a annoncé l'élaboration en cours d'un statut pour ces étudiants qui bénéficieront en plus d'une bourse de 12 000 DA. A la question d'un député sur la décision de licenciement de certains enseignants diplômés de l'Institut des recherches et des études arabes et l'annulation de l'équivalence du diplôme, le ministre a démenti avant d'affirmer que « les postes de travail des diplômés de l'institut en question n'ont aucunement été touchés que ce soit au niveau de l'Enseignement supérieur ou dans d'autres secteurs, et que la décision de l'annulation de l'équivalence du diplôme remise par cet institut n'a aucun lien », selon lui, soulignant que « les diplômés de cet institut obéissent aux mêmes critères régissant les équivalences des diplômes étrangers fixées par des accords bilatéraux ou multilatéraux conclus conformément aux normes fixées par l'Unesco », a souligné le ministre. Cette réponse n'a pas convaincu le député qui a exhibé des documents démontrant le contraire de ce qu'a dit le ministre.