Par le biais du programme présidentiel, l'Algérie ambitionne de réaliser un million de logements, entre temps et faute de prise en charge efficiente, des bidonvilles poussent comme des champignons. A Khellil, des dizaines de familles continuent à subir les fâcheuses conséquences engendrées par la barbarie de la horde terroriste. Elles vivent cloîtrées dans des taudis, l'amiante est par-dessus le toit, une tanière est beaucoup plus clémente que ces habitations misérables ; les séquelles du terrorisme se passent de tout commentaire. Une question lancinante à première vue vient à l'esprit. Ces gens-là jouissent-ils du droit de citoyenneté ? Khellil, commune distante de 31 km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, connue pour son relief accidenté, située sur une colline est prise en sandwich par 18 villages. Elle abrite à elle seule plus de 28 000 âmes. Une grande partie de sa population émigrée étant en France, la devise constitue une source financière incontournable pour beaucoup de ménages. La vocation agricole ne s'est exprimée que timidement et le terrorisme qui a sévi des années durant avait contraint des familles entières des douars éloignés de Larbaâ, Bouchegouf, Louassaât, Ouled Hamza et Agar dans les hauteurs avoisinant la commune de Harbil dans la wilaya de Sétif à fuir leurs biens et à aller se réfugier à Khellil dans un ghetto implanté sur un terrain appartenant à la conservation des forêts. Séparées du reste du monde, renfermées sur elles-mêmes, sept à huit personnes entassées dans des abris de fortunes n'excédant pas les 16 m2 et exposées aux intempéries ; des enfants en bas âge sans habit, pieds nus, le constat n'est pas du tout reluisant, le spectacle est tellement saisissant qu'il vous donne la chair de poule et pour cause tout est ici illicite, il n'y aucune commodité ni électricité, ni eau, ni réseau d'assainissement, les odeurs nauséabondes, les fosses septiques et les eaux usées stagnées constituent un décor devenu familier pour ses misérables lassés par les pléthoriques doléances restées à ce jour lettre morte. A vrai dire, les commodités de la vie (gaz de ville, électricité, AEP) dont jouissent les autochtones ne profitent pas à ces intrus, placés en quarantaine, aidés en cela par l'insouciance des responsables locaux qui n'ont pas daigné trouver une solution à leur calvaire qui perdure depuis maintenant plus de 7 ans. « Notre cas ne figure même pas sur l'agenda des priorités de l'APC », s'accordent à dire les habitants de cette cité délabrée.