La formation des biens culturels pour laquelle l'Ecole nationale de conservation et de restauration des biens culturels (ENCRBC) a ouvert ses portes, en octobre 2008, afin d'assurer une formation de qualité, semble ne pas attirer la grande convoitise des bacheliers, ni des étudiants. Etonnant, cette école a enregistré cette année une seule sortie de promotion qui a vu l'attribution à deux jeunes étudiants la licence des biens culturels. Accablant, cette plus importante école du pays spécialisée dans la formation en biens culturels a, cette année, vu la présence de seulement une vingtaine d'étudiants en licence architecture, archéologie et biens culturels, tandis qu'une quinzaine d'autres étudiants préparent leur Master. «Pour la classe de 1re année, seuls quatre étudiants sont inscrits et suivent leur cycle pédagogique ; pour les étudiants de la deuxième année, il n'y a que sept qui sont dénombrés, alors que pour la troisième année ils sont uniquement neuf étudiants. C'est pour vous dire combien nos étudiants et nos bacheliers ignorent notre établissement de formation des biens culturels», a commenté la directrice de l'ENCRBC, Mme Chergui. Son établissement assure des formations selon le régime du LMD : en l'occurrence Master restaurateur, Master conservateur, Licence biens culturels, Licence archéologie et Licence architecture. «Le manque de communication sur notre école a été derrière cette grande ignorance des étudiants sur l'existence de notre établissement qui relève du ministère de la Culture et celui de la Formation supérieure», a commenté à El Watan-étudiant la directrice de l'ENCRBC, avant d'ajouter : «Nos formations s'articulent autour des sciences humaines, histoire de l'art, histoire des techniques de construction, sciences de la matière, entre autres chimie, physique et biologie, la méthodologie et déontologie de la conservation préventive ou de la restauration». Sa consœur, Mme Drissi, directrice des opérations au sein de l'ENCRBC, s'interroge elle aussi sur la «fuite» en avant des étudiants. «Pourtant, l'établissement renferme d'excellents enseignants et formateurs dans le domaine des biens culturels et patrimoine archéologique, historico-culturel et archivistique», explique-t-elle. Experts Pour restituer, conserver et restaurer le patrimoine des biens culturels du pays, un pool d'experts constitué de formateurs chevronnés algériens, français et belges ont, sous l'égide du ministère de la Culture et de l'Union européenne, signé, hier à Alger, une convention pour former de potentiels architectes, étudiants et autres cadres sur les techniques modernes de la restauration et conservation des biens culturels et du patrimoine immobilier culturel du pays. La convention qu'ont signée, du côté algérien, le directeur du programme, Zouhir Balalou et côté partenaire, la représentante de l'Union européenne, Amina Larèche, porte sur l'engagement de plusieurs écoles étrangères et algériennes sous un même toit appelé un groupe de travail, dont l'objectif est de prendre en charge l'héritage culturel algérien. C'est un vaste programme auquel l'UE a assuré une enveloppe financière estimée à 21,5 millions d'euros et 2 millions d'euros par le ministère de la Culture algérien. «C'est le plus important partenariat effectué par l'Union européenne dans la Méditerranée en ce qui concerne la préservation du patrimoine des biens culturels. L'Algérie doit être fière de la signature de cette convention vu le coût colossal du programme, ce qui dénote la grande importance que porte l'UE au patrimoine culturel algérien», a commenté la représentante de l'UE à Alger, Amina Larèche.