Des centaines d'habitants ont fait front contre le projet l Les conséquences sur l'environnement et la santé des citoyens sont jugées catastrophiques. Une correspondance acidulée a été transmise au président de la République, aux ministères de l'Intérieur, de la Justice, de l'Agriculture et des Ressources en eau, ainsi qu'au wali. Dans ladite requête, il est mentionné que le site d'implantation du projet, d'une superficie de 2,5 ha, sis à la sortie Est de la ville et situé au beau milieu de terres agricoles, précisément à la confluence de l'oued Rhumel et l'oued Dekri, « a débordé sur une exploitation agricole collective (EAC) et des parcelles relevant de particuliers ». Ne s'expliquant pas par quel stratagème le soi-disant opérateur, qui se prévaudrait d'une autorisation délivrée par la direction de l'environnement, a pu s'octroyer de si complaisantes concessions et de facilités aussi déconcertantes de la part des élus et de l'administration, les plaignants interpellent vigoureusement les autorités centrales du pays afin d'intervenir pour démonter l'écheveau de cette affaire qui cacherait mal des ramifications douteuses, tapies dans les rouages de la décision. Des langues se sont déliées allant jusqu'à soutenir que cette sulfureuse affaire serait l'œuvre d'un fils d'un ponte du gouvernement. « C'est une violation flagrante de l'environnement et une grave atteinte à la faune et à la flore que cause ce genre d'investissement qui n'a pas été sans l'abattage d'une vingtaine d'arbres centenaires, sachant que cet espace d'implantation qui s'étale sur 60 ha de prairies est un site à forte vocation agroalimentaire : complexes avicoles limitrophes, céréaliculture et élevage ovin et bovin », a martelé Nabil Tennache, président de l'association Ecologia. Même son de cloche chez l'Union nationale du mouvement associatif et de la société civile (UNMASC), qui souligne qu'« en plus du remblai qui a déjà envahi des pans entiers de terres fertiles, la fabrique en elle-même constitue une grande menace pour les mechtas immédiates abritant quelque 3 500 âmes à travers les émanations et la propagation, à la faveur des vents dominants, de gaz toxiques que dégagera la station qui utilise le bitume à chaud ». Et pour clore ce dossier kafkaïen, notons qu'après son « dégommage », un tiers promoteur, qui serait en possession d'une autorisation (datée de 1995) de construction d'un complexe hôtelier sur l'assiette même, censée accueillir la station d'enrobage, vient d'introduire une procédure en référé pour faire valoir ses droits.