Le déplacement sur les lieux d'une délégation de la wilaya, conduite par le secrétaire général de cette institution et le chef de la sûreté de wilaya, a apaisé le mouvement de colère exprimé par la population locale. Le mouvement de colère exprimé, avant-hier, par la population de Bensekrane, à l'est de Tlemcen, s'est estompé en fin d'après-midi de la même journée, après le déplacement sur les lieux d'une délégation de la wilaya conduite par le secrétaire général de cette institution et le chef de la sûreté de wilaya. Sur place, les représentants du wali ont eu à discuter avec ceux de la population. Ces derniers ont eu des engagements pour que leur daïra soit réhabilitée. Le plus curieux, c'est que les commis de l'Etat, rapidement dépêchés à Bensekrane, tenaient à visiter la ville pour « inspecter » tous les points litigieux, comme si dans cette région, il n'y avait ni élus ni responsables ; comme si Bensekrane était située à mille lieues du chef-lieu de wilaya. Toujours est-il que le mouvement de protestation a été payant, puisque la délégation – et c'est devenu une habitude chez nos décideurs – a promis que les travaux de bitumage des routes débutent dès aujourd'hui. « Faut-il qu'on coupe les routes pour que les autorités daignent faire leur travail ? C'est malheureusement le cas », s'est interrogé un jeune. Avant-hier, les habitants de la daïra de Bensekrane se sont donné le mot d'ordre pour interpeller les autorités de la wilaya sur leur cadre de vie lamentable. Le mouvement de colère, bien que pacifique, a isolé la région du reste de la wilaya. Dès le matin, des jeunes et des moins jeunes de la cité populeuse Sidi Mohamed ont assiégé le siège de l'APC et coupé la RN 2 menant au chef-lieu de wilaya. « Le maire s'est montré impuissant en déclarant qu'il avait établi des fiches techniques pour plusieurs projets de développement, malheureusement, au niveau des services de la wilaya, il n'y a eu aucune suite positive », nous avaient déclaré des jeunes, en colère, sur le parvis de la mairie. Pour ceux qui ne connaissent pas Bensekrane, l'une des plus anciennes communes du pays fondée en 1897, elle demeure une zone exagérément et inexplicablement rurale.