Un nul triste. La Tunisie et le Gabon se sont neutralisés sous la pluie dans un 0-0 terne qui laisse la première à la traîne du groupe D (deux points), tandis que le second confortait sa position de leader (quatre points), dimanche à Lubango. La situation commence même à devenir critique pour la Tunisie : sa qualification pourrait passer par une victoire impérative contre le Cameroun jeudi. On connaît des défis plus faciles. Le Gabon, en revanche, après avoir maté ce même Cameroun (1-0), accroche le deuxième favori de son groupe : on connaît des parcours plus ratés. Raté, le mot est lâché. Les deux équipes avaient promis un match ouvert et technique. Elles se sont évertuées à démontrer le contraire, comme si les gris nuages couvrant Lubango avaient déteint sur le jeu. Pour les heureux retardataires, elles proposaient même à l'entame du dernier quart d'heure un joli résumé de cette partie d'approximations et de loupés. Ce spectacle affligeant aboutissait parfois, brèves éclaircies, à des frappes lointaines repoussées par Ovono et Mathlouthi à la manière des gardiens de handball, le ballon épousant de capricieuses trajectoires. Le sélectionneur tunisien, Faouzi Benzarti, avait pourtant promis « d'essayer de jouer plus agressif et plus offensif ». Agressif, pourquoi pas ? Offensif ? Il y eut l'occasion en or de Msakni, effaçant Ovono avant de s'emmêler les pinceaux avec l'aide de Brou (28'), ou la tête de Jemâa à ras du poteau (49'). Mais les Aigles de Carthage volaient bien bas : la création péchait, et Dhaouadhi, si tranchant contre la Zambie mercredi (1-1), demeurait introuvable, tout comme Chermiti, décevant.