Face à l'échec des campagnes de vaccination contre la grippe A(H1N1) lancées à travers le monde, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) tente de trouver des explications et parle aujourd'hui d'une pandémie qui « reste modérée ». Un discours qui va à l'encontre des multiples déclarations de la même directrice, qui avait même prévu le scénario de la pandémie de 1918. L'Organisation des Nations unies reconnaît « ne pas avoir prévu que les gens décideraient de ne pas se faire vacciner » contre la grippe A(H1N1), a déclaré hier la directrice de l'OMS, Margaret Chan. « Nous avions prévu qu'il y aurait des problèmes pour produire des vaccins suffisamment et rapidement, et c'est bien ce qui s'est passé. Mais nous n'avions pas prévu que les gens décideraient de ne pas se faire vacciner », a-t-elle souligné devant le conseil exécutif de l'OMS, réuni depuis hier et pour une semaine à Genève. Pour la directrice de l'OMS, « les gens ont aujourd'hui accès à un large éventail de sources d'information et l'époque où les responsables de la santé pouvaient donner leurs recommandations (...) et attendre que les populations s'y plient est sans doute révolu ». « Une partie du problème vient de la grande différence entre ce qui était anticipé, après avoir observé pendant si longtemps le virus mortel H5N1 (de la grippe aviaire) et ce qui est arrivé heureusement avec le H1N1 qui s'est montré relativement peu agressif », a estimé Mme Chan. La maladie semble sur le déclin dans l'hémisphère Nord, mais il ne serait pas avisé de faire des conclusions hâtives avant avril, lorsque la saison normale de la grippe prend fin, a-t-elle averti. « En outre, nous ne pouvons pas prédire ce qui va se passer plus tard dans l'année, lorsque l'hémisphère Sud entrera dans sa saison grippale », a encore mis en garde Mme Chan. Rappelons que la même responsable a prévu une catastrophe avec la deuxième vague de la grippe A(H1N1) dans cet hémisphère même, en août 2009. « On ne peut pas dire si le pire est passé ou s'il est sur le point d'arriver », a déclaré Mme Chan, dans un message vidéo diffusé à l'ouverture, à Pékin, d'une conférence de trois jours sur la grippe en Asie Pacifique. « Nous devons nous préparer à toute surprise que nous réserve ce nouveau virus capricieux. Nous devons également nous préparer à une seconde, voire à une troisième vague, comme nous l'avons vu lors des précédentes pandémies », a poursuivi Mme Chan. Il faut signaler que les populations de nombreux pays développés de l'hémisphère Nord ont boudé les programmes de vaccination. En outre, l'OMS tablait initialement sur un vaccin en deux injections, alors qu'une seule dose s'est finalement révélée suffisante. Confrontées à d'importants surplus, les autorités sanitaires de plusieurs pays ont négocié des baisses importantes de commandes auprès des laboratoires pharmaceutiques. Selon le dernier bilan de l'OMS, la grippe A a tué 13 554 personnes dans le monde depuis son apparition au Mexique, en mars/avril 2009. La directrice de l'OMS recommande toujours la vaccination des populations, en assurant que le vaccin est sûr et efficace. Est-ce que Mme Chan est elle-même vaccinée ? Il est important de signaler que le Conseil de l'Europe a adopté une résolution exigeant une enquête sur la gestion de la grippe A(H1N1) par l'OMS. Selon la résolution, les laboratoires pharmaceutiques ont consciemment exagéré la nocivité de cette grippe, qui s'est en effet avérée moins dangereuse que prévu afin d'inciter l'OMS à prononcer un état de pandémie et de gagner des milliards. Le président de la commission santé du Conseil de l'Europe, le médecin et épidémiologiste allemand Wolfgang Wodarg, qui demande une enquête sur les laboratoires pharmaceutiques qui ont suscité une « fausse pandémie », a déclaré que la situation de la grippe A(H1N1) serait « un des plus grands scandales médicaux du siècle ».