L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est défendue hier au Conseil de l'Europe d'avoir été influencée par les groupes pharmaceutiques pour déclarer l'état de pandémie de grippe A H1N1. Saisi par une trentaine de parlementaires européens, avec à leur tête l'épidémiologiste allemand Wolfgang Wodarg, qui ont signé une pétition et demandé la désignation d'une commission d'enquête parlementaire, le Conseil de l'Europe a programmé le débat sur cette question. M. Wodarg avait alors accusé l'OMS d'avoir exagéré la menace de la grippe en la classant «pandémie» sous la pression des laboratoires pharmaceutiques et «les laboratoires n'attendaient que cela alors que la maladie était relativement peu sévère», a-t-il affirmé, estimant que les fabricants de vaccins en attendaient «des recettes juteuses». De plus, l'épidémiologiste les a accusés d'avoir «utilisé des substances aux effets mal connus», faisant courir d'éventuels risques de santé aux personnes vaccinées. Jouant la transparence, l'OMS a accepté d'envoyer un groupe d'experts pour répondre aux questions des parlementaires européens et expliquer sa démarche. A ce propos, le conseiller spécial de l'OMS sur les pandémies de grippe, Keiji Fukuda, qui conduit le groupe d'experts, a affirmé que l'agence onusienne «n'a pas été indûment influencée par les laboratoires», rapportent les agences de presse. Et pour soutenir son assertion, M. Fukuda dira que les experts consultés «doivent signer une déclaration relative à leurs intérêts privés». Il s'agit bien d'une pandémie qui est «formellement établie, qui n'est pas achevée» alors que le virus «est présent dans le monde entier», a-t-il soutenu devant la commission de la santé de l'assemblée du Conseil de l'Europe. «Un comité d'experts des huit pays les plus exposés, sélectionnés pour leur compétences individuelles, a estimé à l'unanimité que tous les critères étaient réunis pour déclarer la pandémie» en juin, a-t-il ajouté. Concernant les accusations du Pr Wodarg sur l'utilisation par les laboratoires de substances aux effets secondaires mal connus dans la préparation des vaccins, avec adjuvants notamment, le représentant du groupement des fabricants européens de vaccins, le docteur Luc Hessel, intervenant devant la commission du Conseil de l'Europe, niera tout en bloc. «Nous avons effectué les tests de façon rigoureuse, rapidement mais sans précipitation, en profitant des dernières avancées technologiques», dira-t-il. «Sur 38 millions de personnes vaccinées en Europe, les problèmes constatés sont catégoriés ‘‘de faibles à modérés''», a-t-il poursuivi. A-t-il convaincu, autant lui que M. Fukuda, et réussi à dissiper toutes les suspicions et l'opacité qui entourent la gestion de la pandémie ? Ayant des représentants à l'OMS et étant les premiers à tirer profit de la décision de classer la grippe A au niveau «pandémie» -qui permet le débloquement des crédits pour l'achat des vaccins et le financement de la recherche-, les laboratoires ne pouvaient qu'être accusés d'avoir pesé sur la décision de l'OMS -même s'ils ne participent pas aux prises de décision-, et cette dernière de s'être pliée à leur volonté. La suspicion de collusion est renforcée quand on sait, qu'en plus d'avoir des gens à eux au sein de l'OMS, de nombreux responsables d'institutions de santé publique sont des transfuges des groupes pharmaceutiques. La santé est affaire d'argent, ce n'est pas nouveau, ce qui est nouveau et révoltant, c'est qu'on en arrive à «provoquer» la maladie pour se faire de l'argent. H. G. Rumeurs de complots entre experts de l'OMS et laboratoires pharmaceutiques Certains experts de l'OMS sont soupçonnés d'avoir été rémunérés par les laboratoires pharmaceutiques dans le but de surestimer la gravité de l'épidémie de grippe A. Après plusieurs semaines de reproches envers la ministre française de la Santé, Roselyne Bachelot -qui est elle-même une ancienne employée d'un laboratoire pharmaceutique- et sa campagne de vaccination contre la grippe A, on parle maintenant d'un possible complot entre les experts de l'Organisation mondiale de la santé et les entreprises pharmaceutiques. Le but : amplifier les rumeurs d'extrême gravité de la «pandémie» de grippe A. D'après le journal français le Parisien, «une majorité des experts nommés par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot ont des liens d'intérêts avec les laboratoires qui fabriquent le vaccin et les antiviraux contre la grippe A». Ces liens de nature économique incitent donc à se poser des questions. Ces experts auraient-ils été subventionnés afin de donner de l'ampleur aux risques liés à cette épidémie et ainsi, permettre aux labos d'écouler un stock de vaccins présentant des risques sanitaires ? Le Dr Keiji Fukuda, conseiller spécial de la directrice de l'OMS sur la pandémie grippale, dira : «Si un expert nous a délibérément dissimulé ses collaborations extérieures, s'il nous a menti, il sera sanctionné.»