Cependant, l'opération pas semble pas simple… et les débats ont tendance, au fil des semaines, à s'éterniser. Une nouvelle semaine de consultations a d'ailleurs débuté, hier à Bamako, pour finaliser la composition du Comité de suivi des accords de paix et de réconciliation d'Alger. Point positif tout de même, les travaux de la deuxième session qui ont pris fin mercredi dernier ont déjà permis d'adopter le règlement intérieur. Mais selon Radio France internationale (RFI) qui a rapporté hier l'information, des blocages subsistent au sein des différents groupes sur le choix de leurs représentants. C'est la raison pour laquelle, explique-t-on, l'installation des différentes commissions est pour le moment suspendue. Des participants à ces consultations ont déclaré à RFI que le premier point de friction est lié à «l'intégration dans le Comité de suivi des groupes qui ont pris part aux négociations au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) mais en ont été écartés après avoir décidé seuls de signer l'Accord d'Alger dès le 15 mai, indépendamment de la CMA». Le point pose problème car selon l'Accord d'Alger, trois parties disposent d'une dizaine de représentants au sein du Comité de suivi : la Coordination des mouvements de l'Azawad, la plateforme des mouvements pro-Mali et le gouvernement. Mais rien n'est prévu pour les mouvements indépendants. Or, du côté de la CMA, pas question d'attribuer aux signataires du 15 mai –un seul siège de représentant. Des dissensions, il y en aurait également au sein de la plateforme. Certains groupes n'ont pas obtenu de délégués au sein du Comité, comme par exemple le mouvement Ganda Iso à dominante peul, qui dénonce une tentative d'exclusion. Pour la médiation, a indiqué une source à RFI, «ce sont des problèmes internes à la plateforme qui doivent être réglés en son sein». Pour parvenir à un consensus, des rencontres informelles vont se poursuivre en attendant la prochaine session du Comité de suivi prévue dans un mois. De nombreux observateurs pensent que plus vite sera trouvée une solution à cette question de représentation, plus vite il sera possible au gouvernement malien de prendre à bras-le-corps les conflits ethniques ainsi que les problèmes de sécurité auxquels fait face le Mali. Pour prendre la mesure du danger que représentent, par exemple, les conflits intercommunautaires pour la stabilité du Mali, il n'y a qu'à se rappeler que six personnes ont été tuées le 18 juin dernier non loin de la localité de Mondoro, dans le centre du Mali, en raison d'un contentieux opposant des éleveurs peuls à des cultivateurs dogons. La situation sécuritaire est aussi loin d'être sous contrôle. En plus de la poudrière du Nord où pullulent encore de nombreux groupes terroristes, le Mali doit également prendre garde à ce que le Mujao et Boko Haram ne s'installent pas dans les villes du Sud. Certaines d'entre-elles leur serviraient de bases arrière. Quinze de leurs éléments ont d'ailleurs été arrêtés la semaine dernière par l'armée malienne, au cours d'opérations dans des localités proches la frontière avec la Côte-d'Ivoire. Deux sanctuaires terroristes y ont été démantelés.