De nouveaux combats opposant les mouvements de l'ex-rébellion à leurs rivaux pro-Bamako ont éclaté hier matin à Anéfis, près de Kidal, faisant des morts et des blessés, ont indiqué des sources locales. Il s'agit d'un deuxième face-à-face sanglant en une semaine, entre la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rebelles) et la Plateforme d'Alger (Pro-Bamako). "Il y a eu des combats ce matin dans la zone de Kidal jusqu'à Anéfis. Les combats ont pris fin, et la CMA est à Anéfis en ce moment", a déclaré le porte-parole de la CMA, Ilad Ag Mohamed, au média en ligne Le Sahélien. Ces nouvelles violences interviennent le jour même de l'ouverture de la 19e session du Comité de suivi de l'Accord de paix et réconciliation (CSA), issu du processus d'Alger, et conclu en mai-juin 2015. "Que cela soit instrumentalisé, ce n'est probablement pas à exclure, estime-t-il. Chaque fois que nous avons été très proches de la réalisation du retour de l'Etat malien à Kidal, il y a eu des événements qui sont venus perturber les plans du CSA", a dénoncé hier le diplomate algérien et non pas moins président du CSA, Ahmed Bouttache, sur RFI. Mais les représenstants de la CMA se défendent et estiment que le contrôle de la région d'Anéfis leur revient de droit. "Nous pensons que nous avons occupé des lieux qui nous reviennent de droit", a déclaré Sidi Brahim Ould Sidati, un des représentants de la CMA, dominée par les Touareg des Ifoghas. "Les milices qui ont occupé Anéfis continuent d'agir sur les populations locales et nous avons réagi en situation de légitime défense", a-t-il ajouté, en référence au groupe d'autodéfense des Touareg Imghad et alliés (Gatia), le bras armé de la Plateforme, accusé d'être au service du gouvernement malien. "La moitié de la journée, nous l'avons consacrée à discuter de cette question malheureuse, qui cause beaucoup de tort à l'accord", regrette le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, dans une déclaration mardi soir à la radio de l'ONU au Mali, Mikado FM, agitant de nouveau la menace de sanctions. "En tant que représentant du Secrétaire général, j'ai beaucoup de moyens que, à partir de maintenant, avec l'aide de la communauté internationale, je peux utiliser pour faire respecter le cessez-le-feu", a-t-il prévenu, sans autre indication. Mais selon M. Bouttache, les menaces de sanctions semblent inefficaces pour faire respecter un éventuel cessez-le-feu. L'expérience l'a démontré dans le passé, en dépit des multiplies accords de réconciliation que les groupes rivaux ont conclu, sous la direction de leurs chefs de tribus et chefs coutumiers. Lyès Menacer