Une nouvelle page s'ouvre au Mali avec la signature hier par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de l'accord de paix et de réconciliation, issu du processus d'Alger, et entériné en mai par le gouvernement et la médiation internationale. L'accord a été signé au nom de la CMA par Sidi Brahim Ould Sidati, un dirigeant du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), lors d'une cérémonie en présence du président malien Ibrahim Boubaca Keïta. L'Algérie, chef de file de la médiation internationale dans les négociations inter-maliennes, était représentée à la cérémonie de signature par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra qui avait déjà qualifié vendredi la signature de l'accord par la CMA d'»évènement historique qui constitue l'aboutissement de ce que nous aspirons, c'est-à-dire rassembler l'ensemble des parties maliennes à s'engager à appliquer cet accord, issu du processus d'Alger». «Je suis très heureux que nos frères de la CMA aient cru à la paix et à la main tendue et fait le déplacement à Bamako pour signer l'Accord de paix et de réconciliation au Mali», avait souligné pour sa part le président malien. L'Accord de paix avait déjà été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la «Plateforme d'Alger» et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie. Deux composantes sur cinq que compte la CMA, à savoir la CPA (Coordination pour le peuple de l'Azawad) et la CM-FPR2 (Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance), avaient également signé cet accord. Le représentant de la CMA, Bilal Ag Acherif, a annoncé le 5 juin dernier à Alger en marge d'une réunion consacrée aux concertations autour de la mise en œuvre de l'accord de paix que «si tout va bien, nous signerons l'accord de paix le 20 juin à Bamako». Un relevé de conclusions des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au nord du Mali ont été signés le 5 juin à Alger par les parties prenantes au dialogue malien. Après la signature de l'accord, un comité international de suivi de l'application de l'accord sera installé. Pour rappel, les derniers obstacles à la signature par la rébellion ont été écartés la fin de semaine écoulée avec la levée par le gouvernement malien des mandats d'arrêt visant une quinzaine de responsables rebelles, puis l'évacuation vendredi de la ville de Ménaka par les groupes armés pro-Bamako. Ce retrait, prévu par l'arrangement sécuritaire signé à Alger le 5 juin, était une exigence des rebelles, chassés de Ménaka le 27 avril, pour signer l'accord.