En décembre 2006, l'Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution déclarant 2010 année internationale de la biodiversité. Hier au siège de l'Unesco à Paris, l'Algérien Ahmed Djoghlaf, secrétaire général de la Convention sur la diversité biologique (CDB), a donné le coup d'envoi de cette manifestation en présence de décideurs politiques, de représentants d'organisation et de scientifiques. Aujourd'hui lui fera suite une rencontre scientifique qui tentera de faire le bilan sur les connaissances de la biodiversité et comment accélérer la prise de conscience de la rapidité de la dégradation. Pourquoi 2010 ? Parce qu'en 2000, alors que la Terre perdait 6 millions d'hectares de forêts par an et 20% de ses récifs coralliens, on a décidé d'agir et de se donner dix ans pour enrayer le déclin des espèces vivantes. Un objectif qui a été pris en compte lors du Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002. Mais il semble que tous les Sommets de la Terre, comme celui de Copenhague récemment, soient voués à l'échec. Un rapport récent de l'UICN (2009) fait état, en précisant que les chiffres sont certainement sous-estimés, de 16 928 espèces en voie de disparition sur les 44 836 classées sur la Liste rouge qui exclut les végétaux. Un amphibien sur trois, un oiseau sur huit, un mammifère sur quatre. A ce rythme, les scientifiques prévoient une extinction massive en 2050. La biodiversité doit bénéficier du même intérêt que celui accordé au réchauffement climatique qui, par ailleurs, accélère son érosion. La Méditerranée est connue pour être l'un des centres mondiaux (points chauds) de la biodiversité, et l'Algérie y tient une place particulière avec la diversité des écosystèmes qui parsèment le territoire du Nord au Sud et d'Est en Ouest. C'est dans les parcs nationaux que se conserve en priorité la biodiversité. A El Kala, où se trouve le plus riche d'entre eux, il y a longtemps qu'a disparu le dernier grand mammifère de nos régions, le cerf de barbarie. On ne rencontre plus la loutre autour des zones humides. Les apprentis sorciers du développement ont profondément transformé les milieux et fait fuir les oiseaux et les mammifères. Les écosystèmes ont drastiquement reculé devant l'avancée anarchique de l'urbanisation et des ouvrages en tout genre. Le dernier en date, l'autoroute Est-Ouest a achevé le massacre en foulant à terre l'unique texte de loi protégeant les milieux naturels, celui-là même qui protège la biodiversité.