La mort d'un moudjahid de la première heure aura drainé une foule impressionnante à Hadjadj. Venus de toutes parts, ils étaient plus d'un millier à s'être rassemblés pour rendre un ultime hommage à celui qui fut l'un des premiers compagnons d'armes de Benabdelmalek Ramdane. Parmi la foule des proches et des anonymes, on reconnaissait les rares survivants de ce glorieux jour de novembre 1954, à l'image de Belhamiti Bendehiba et de Yaadel Abdelkader. Après un recueillement au niveau de la salle des fêtes du village, les participants se portèrent en une procession compacte vers la place de la mairie où fut prononcée une longue oraison funèbre par laquelle, un proche du défunt rappellera le parcours singulier de Mahrez Djelloul, dit Sadek, qui vient de s'éteindre à l'âge de 81 ans. Enrôlé très jeune dans le mouvement nationaliste, son nom figure dans le PV d'instruction en page 54 établi par l'autorité judiciaire comme faisant partie du groupe ayant préparé et exécuté l'attaque contre la ferme de Jeanson. Arrêté tout juste après le déclenchement de la guerre de libération, il a ètè libéré en 1959, suite à l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, il retournera à Hadjadj où il apprendra la mort au champ d'honneur de son frère Benabdallah et de son père, avant de se consacrer à l'enseignement, jusqu'à son départ à la retraite. Ce sont ses anciens élèves qui porteront son cercueil jusqu'au cimetière de Hadjadj, situé à 200 m de la ferme Monsénégo, là où furent tirés les premiers coups de feu de Novembre.