Une fois à l'intérieur , l'apprenant se désinhibe de sa peur de son angoisse , de son appréhension. Il perçoit ce corps humain sans vie comme un ensemble d'organes lui permettant d'apprendre des gestes indispensables qu'il se doit d'apprendre, de s'exercer, s'appliquer, d'acquérir une expérience avant toute première intervention chirurgicale sur tout organe malade d'un être humain vivant dans un bloc opératoire quelle que soit la spécialité et quel que soit le pays où il est censé exercer. Ce sont nos résidents d'ORL et du CCF qui ont la chance de bénéficier Laboratoire de dissection faculté de médecine de Tours les 9 et 10 septembre 2015, de ces avantages qui leur ont été offerts par leurs enseignants relevant du CPRS centre avec la collaboration de nos partenaires et leur précieuse contribution matérielle . En effet, cette année universitaire 2015, la troisième édition de cours de dissection pratique fut organisée, réalisée, comme dans les deux éditions précédentes, au sein du laboratoire de dissection de la faculté de médecine de Tours par le comité pédagogique régional d'ORL et de CCF relevant de la faculté de médecine d'Alger et celle de Tizi Ouzou. C'est sous le patronage et l'accord du doyen de la faculté de médecine d'Alger, le Pr Bendib, que le Pr Zemirli Omar et le Pr Yahi Nadia, président et vice-président secondés par leurs assistants respectifs, le Pr Mouzali et le Pr Ouhab, munis d'ordres de mission en bonne et due forme, que douze résidents d'ORL et CCF dont dix relevant de la faculté de médecine d'Alger et deux de la faculté de médecine de Tizi Ouzou munis d'autorisation de participation se sont entraînés à la chirurgie sous microscope sur de vraies oreilles pendant deux jours pleins. Nos résidents se sont exercés à toutes les techniques chirurgicales, qu'ils en aient eu ou pas l'occasion pendant leur cursus de quatre années pour une raison ou une autre d'avoir assisté à ces différentes techniques dans leurs services respectifs. Pendant ce cours de dissection, nos résidents ont été mis dans les mêmes conditions d'apprentissage. C'est une vraie leçon d'équité et une occasion de les mettre au même niveau et aux mêmes conditions de formation pratique. Quand bien même pendant les quatre années de leur formation, ces douze résidents ont eu un enseignement théorique commun, d'un bon niveau avec les supports audiovisuels modernes , encadrés par l'ensemble des enseignants des différents services relevant du CPRS centre . De très beaux exposés théoriques en 3D ont été présentés successivement par le duo franco-algérien composé côté français du Pr Lescane, chef de service ORL et CCF du CHU de Tours et responsable du laboratoire, et le Pr Yahi, chef de service de l'EPH Kouba, qui a insisté sur les éléments essentiels de l'anatomie chirurgicale et les principes de la chirurgie de l'oreille et les différents protocoles chirurgicaux. C'est sous l'œil vigilant et les conseils précieux des instructeurs que les apprenants se sont appliqués à leur tâche. Les résidents étaient enthousiasmés. Ils se sont donné à cœur joie Ils n'avaient d'yeux que pour leur oreille «à disséquer», rien ne pouvait les perturber ni les arrêter . Ils n'avaient qu'une idée en tête, profiter des moindres moments du temps qui leur était imparti et qui s'égrenait à la vitesse de la lumière. Ils n'avaient qu'un objectif, faire tout et bien avant l'heure fatidique de la fin. Ils n'avaient qu'une pensée en tête avant même de terminer leur cours et les questions qui les taraudaient : pourront- ils revenir ? Peuvent-ils acquérir des rochers (pièces anatomiques de l'oreille )? ont-ils le droit de les transporter ? de les faire rentrer au pays ? Cette édition a vu la délivrance d'un diplôme de participation aux douze stagiaires sanctionnant leur apprentissage, leur savoir-faire signé par les deux responsables, le Pr Zemirli, président du CPRS, côté algérien, et le Pr Lescane, côté français, et remis d'une façon solennelle au cours d'une cérémonie rapide pour ne pas amputer leur temps précieux . Réfléchissons ensemble quant à un cours à Alger, comme nous l'avons déjà fait il y a quatre ans au sein de notre historique laboratoire de dissection de la faculté de médecine d'Alger, non fonctionnel depuis l'année 1975 (il y a 40 ans) rouvert à l'occasion du projet euroméditerranéen pendant cinq jours. Actuellement, à défaut de dissection, il renferme des trésors de pièces anatomiques conservées et des planches constituant de vrais tableaux d'art remontant à plus d'un siècle et demi, richesse relevant du patrimoine scientifique universel. Réfléchissons quant à institutionnaliser les cours de dissection pour les spécialités chirurgicales pour mettre tous les résidents dans les mêmes conditions d'apprentissage quel que soit leur service d'exercice dans les différents CHU du pays. Que dans leur carnet de résident figure le module de stage pratique dans un laboratoire de dissection obligatoire une fois par an, à défaut d'un stage par cursus. Nous ne pouvons qu'émettre le vœu de voir se pérenniser ce cours de dissection dans un cadre officiel et institutionnel dans l'intérêt d'élever le niveau de formation de nos résidents et améliorer la compétence professionnelle de nos futurs chirurgiens pour une meilleure qualité de soins médico-chirurgicaux prodigués à nos patients.