L'Algérie était présente à la 30e édition de la Foire internationale du tourisme (Fitur) de Madrid qui s'est tenue du 20 au 24 janvier 2010. Cet événement présente les nouveautés du secteur et constitue une plateforme incontournable de promotion et de commercialisation touristique à l'échelle mondiale. Il s'agit du deuxième salon du tourisme le plus important de la planète après l'ITB de Berlin (Allemagne). Le but, pour les Algériens, est d'expliquer la stratégie touristique et la vision à l'horizon 2025. Selon Mohamed Benelhadj, directeur général de l'Office national du tourisme (ONT), le marché touristique espagnol « est aussi important pour nous que celui de la France. Nous proposons aux touristes espagnols un tourisme classique, un tourisme culturel et un tourisme d'affaires ». Il a avoué néanmoins que « le développement du tourisme national a besoin surtout de l'amélioration de la qualité de l'accueil et d'une mise à niveau des structures pour être au diapason du tourisme mondial ». L'accueil ne se résume pas à la sensibilisation de quelques acteurs seulement, mais bien à un ensemble de professions en contact avec les visiteurs internationaux durant leur séjour. M. Benelhadj a souligné, par ailleurs, que la crise économique « n'a pas eu d'impact » sur le secteur du tourisme en Algérie car notre pays est « une destination nouvelle, un produit tout neuf, très accessible, qui n'est pas tout à fait intégré dans le circuit mondial ». Si notre participation à ce salon est nécessaire, force est de constater que nous n'avons pas d'objectifs concrets alors que la Tunisie, par exemple, entend susciter l'intérêt du touriste espagnol en mettant en avant le tourisme saharien en tant qu'un des principaux produits touristiques prisés par les Espagnols. Les opérateurs marocains ont rivalisé d'inspiration pour tirer profit de ce marché, d'autant plus que la crise économique mondiale a eu comme conséquence de pousser le consommateur à choisir entre les destinations lointaines et proches. L'Algérie demeure une destination trop peu médiatisée : certaines personnes interrogées avouent ne pas connaître réellement Alger par manque de rayonnement de l'image touristique de la ville, ainsi qu'au manque d'information et de médiatisation « positive » autour de celle-ci (la médiatisation de l'Algérie est beaucoup trop liée actuellement aux actes terroristes). Plusieurs tendances ont été relevées lors de cet événement. La première est l'utilisation d'Internet dans la commercialisation du produit touristique. De nos jours, le touriste consomme différemment : avant il allait dans une agence de voyages et faisait confiance à un seul guide ; il va maintenant sur internet, demande à d'autres, compare et à la fin achète son billet. Cette révolution a commencé dans les années 1990 avec le boom des réservations en ligne de billets d'avion et d'hôtel ; elle connaît maintenant une seconde phase : internet n'est plus essentiellement utilisé pour acheter, mais pour inspirer le voyage grâce aux conseils qui circulent sur les réseaux sociaux. L'Algérie doit prêter attention à cet aspect, sinon une immense partie de notre offre restera inconnue, cachée ou difficile d'accès au monde.Le désir de partir demeure fort, malgré les contraintes budgétaires. Nous sommes entrés dans une ère où, pour beaucoup, les vacances ne sont plus superflues mais considérées comme un bien essentiel. On se décide de plus en plus à la dernière minute. Il ne s'agit plus seulement de consommation à la dernière minute pour profiter d'une offre promotionnelle, mais bien d'une décision de partir ou non, en fonction de la météo, de ses contraintes personnelles ou de ses envies. Par ailleurs, la tendance au fractionnement des vacances est de plus en plus forte.