Plus qu'un simple passe-temps, la pêche à la ligne et au filet, pratiquée sur les berges Est du barrage réservoir d'Ouled El Kaim, est devenue, au fil des ans, une passion irrésistible, voire un hobby pour de nombreux amateurs. En effet, ils sont des dizaines d'amateurs de la pêche à la ligne et au filet à prendre d'assaut les rives du barrage de Béni Haroun, mais surtout celui d'Ouled El Kaim. Et pour cause, la carpe royale, argentée et à grande bouche, ainsi que le barbeau y pullulent. Aux yeux des pêcheurs, «cela vaut bien le détour, ne serait-ce qu'en raison du repos et de la détente que procure le bivouac dans ces sites de fraîcheur et de farniente». Plus intéressantes sont les prises de plusieurs variétés de carpe que de nombreuses familles utilisent pour leurs besoins alimentaires. Un créneau on ne peut plus porteur, dès lors que les quantités de poissons glanées sont tellement consistantes. Une grande partie de la prise est commercialisée sur la place publique ou dans les marchés. Abdelbaki et Djoudi, deux accros de la pêche à la ligne, originaires de la région de Grarem Gouga, débordent de vitalité en cette matinée estivale en s'affairant à dresser leur parasol sur le flanc Est du barrage d'Ouled El Kaim. «Aujourd'hui, nous tablons sur la capture d'une vingtaine de grosses pièces (de 8 à 12 kilo l'unité) que nous écoulons au souk afin de subvenir à nos besoins familiaux», lancent-t-ils fièrement. L'on nous indique également qu'une carpe de 1 kg peut donner jusqu'à 150 000 œufs et qu'une soixantaine de géniteurs ont été lâchés dans le seul barrage d'Oued Athmania. (Il s'agit de l'ancien barrage de la localité citée et celui d'Ouled El Kaim. «Et puis, l'on est plutôt bien barrés, car l'on arrive à joindre l'utile à l'agréable», ajoutent-t-ils. Si de nombreuses personnes, pour joindre les deux bouts, vendent le produit de leur pêche sur la place publique, plusieurs autres préfèrent consacrer leurs prises à la consommation domestique. Par ailleurs, quelques pêcheurs interrogés affirment qu'ils exercent ce loisir uniquement pour le plaisir de «titiller» la carpe. Aux yeux de certains autres amateurs questionnés, «la pêche à la ligne est pour-eux plus qu'un passe-temps, c'est un hobby à part entière». À mesure que les dards du soleil deviennent très piquants, une affluence de plus en plus marquée s'agglutine le long des côtes de ces deux lacs, notamment le barrage d'Ouled El Kaim. Ce dernier site aquicole offre l'avantage d'être situé presque en bordure de la RN5A, un axe routier à grande circulation, reliant Oued Athmania à Jijel via Mila. D'où le rush d'une multitude de promeneurs et d'estivants occasionnels. À biens des égards, les lieux s'apparentent à un vaste camping en bordure de la mer, tant la nuée des véhicules immatriculés dans différentes wilayas, les motocycles et les petits camions y sont omniprésents. L'endroit, qui respire la fraîcheur est assimilé par d'aucuns à une petite mer intérieure, qui exerce une attraction irrésistible sur les visiteurs et les passants. Des parasols et des tentes de fortune sont dressés au bord de l'eau par les amateurs de la pêche au fur et à mesure que les dards du soleil deviennent piquants.